Les feuillets de la nuit s’envolent en silence
Au-dessus des ponts nus où rôde un épervier
Le regard aiguisé par le sang d’un gravier
Répandu sur les quais d’un canal de faïence.
L’eau trouble d’un bassin cache la lactescence
D’un temps croissant parfois dans ce large vivier
Où nagent le chagrin d’une lune en janvier
Et le divin parfum d’une fleur de garance.
La moire d’une écharpe échoue au bord d’un banc
Et tache le bois mort d’une touche de blanc
Comme si de la neige avait versé son âme.
C’est l’heure de l’ivrogne et du chien sans collier
Qui coule d’un nuage aux grains d’un sablier
Mais c’est aussi le cri d’une femme qui brame.
Francis Etienne SIcard Lundquist
Braises de glaise @2015