La cendre d’un long soir saupoudre une verveine
D’un parfum de tilleul et d’une ombre d’étain
Qu’une averse en passant sur un grain de plantain
Lave d’un suc d’argent échappé de sa veine.
Une femme à genoux au cœur d’une neuvaine
Pensive et enlacée à un bout de satin
D’une vie antérieure égraine le butin
Par quelques mots glanés à sa tristesse vaine.
Un merveilleux mensonge épouse son regard
Qu’imprudente elle joint à son visage hagard
Loin du temps intouchable où commença son drame.
Déjà se noue au vent de ses doigts enchantés
La banquise des jours où sous le drap de l’âme
Elle cachait l’amour pour des plaisirs hantés.