En attachant le soir sous un rhododendron
Une lune de glace envahit la lagune
Où sombre une fumée au pied de la Fortune
Arrimée au revers d’un immense chaudron.
Une femme en habit aux reflets de goudron
Traverse un damier d’or aux couleurs d’une Rhune
Et sautille avec joie en courant sur la dune
Vers le vent qui nourrit les bouches d’un tendron.
Des branches de saphir illuminent la plage
Et barbouillent le ciel à leurs plumes de rage
Comme le font les doigts d’un piètre galantin.
Les voiles de la nuit happent une glycine
Qui trempe son museau dans l’eau d’une bassine
Affamés du désir de toucher au matin.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024