L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

En attachant le soir sous un rhododendron

Une lune de glace envahit la lagune

Où sombre une fumée au pied de la Fortune

Arrimée au revers d’un immense chaudron.

 

Une femme en habit aux reflets de goudron

Traverse un damier d’or aux couleurs d’une Rhune

Et sautille avec joie en courant sur la dune

Vers le vent qui nourrit les bouches d’un tendron.

 

Des branches de saphir illuminent la plage

Et barbouillent le ciel à leurs plumes de rage

Comme le font les doigts d’un piètre galantin.

 

Les voiles de la nuit happent une glycine

Qui trempe son museau dans l’eau d’une bassine

Affamés du désir de toucher au matin.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist @2024


Publié le 22/05/2024 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 26/05/2024
Un sacré tableau où se succèdent des scènes aussi irréalistes que poétiques. Je me suis assis et j’ai contemplé ce fourmillement d’intentions pour faire d’une nouvelle journée et page d’écriture un moment unique et audacieux. Merci Francis Étienne.
Publié le 26/05/2024
Cher Léo, merci de t'être laissé porter dans un voyage au coeur même d'une tempête poétique ! Le but de mon écriture n'est pas précisément de décrire mais bien de perdre le lecteur dans un monde, dans lequel il peut reconnaître de nouvelles couleurs, de nouvelles sensations, de nouvelles senteurs ou de nouveaux murmures, qui existent en lui ou autour de lui. C'est ce qui donne à ce texte, comme à bien d'autres d'ailleurs, la sensation de l'audace et de l'unicité. J'avais défini dans la présentation de « Vitraux de songes » le texte comme étant celui d'un kaléidoscope. J'ai toujours eu une grande passion pour ce jouet, car avec quelques morceaux de verre de couleur et une loupe, on transforme le monde, uniquement par la lumière, et on le fait disparaître uniquement par un mouvement. Et bien qu'il n'y ait que deux ou trois couleurs différentes, on construit des milliards de réalités. La poésie reproduit exactement le même phénomène avec les mots et leur puissance, en utilisant un seul rayon, celui de la pensée. Aussi n'est-il pas difficile d'écrire avec très peu de mots et de faire naître de ce kaléidoscope un monde qui enchante notre regard et notre cœur. La seule différence c'est qu'on ne secoue pas la poésie, mais on n'en juxtapose les éléments, comme dans un puzzle, en obéissant à des règles très précises, pour faire surgir un tableau complet d'une seule sensation : l'enchantement. Merci encore Léo pour tant de commentaires si riches. Cordialement, F. Étienne . En barbouillant la nuit d'une couche de miel La lune et son argent enlumine le ciel.
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