La Havane: le plus bel endroit du monde lorsqu’on se partage un dimanche après-midi une glace Coppelia sous la pluie!
Je ne me rappelle plus le titre de l’article, mais c’est Alejo Carpentier qui m’a amené vers Ernest Hemingway. Considérant l’immensité de l’ancien reporteur de guerre, dès qu’on essaie de le saisir hors de ses chefs-d’oeuvre, tout se complique! Point commun avec la plupart des grands écrivains américains: ils sont généralement insaisissables. On ne les résume pas en une conversation de cinq minutes, ni comme on prétend le faire dans ces petits ouvrages, aux prétentions pédagogiques catastrophiques.
Je venais -ce jour d’été, du début des années 90- de commencer à lire le “Hemingway en Cuba” de Norberto Fuentes et j’avais décidé de m’offrir une promenade, comme celles de l’écrivain, lorsqu’il vivait à l’hôtel “Ambos Mundos”, à l’angle des rues Obispo et Mercaderes.
La Havane est une imposante ville qui inspire, tout naturellement. C’est une partie du monde où chacun semble avoir une histoire à raconter. C’est peut-être là que j’ai commencé à utiliser l’une de mes expressions favorites, “la vraie vie”. Les cubains font preuvre, au quotidien, d’une créativité face aux difficultés qui défie l’imagination. Je reste persuadé que ces dispositions, à la fois spirituelles et caractérielles, sont antérieures à la Révolution.
C’est, aussi, certainement cet univers-là, qui a permis à Hemingway d’atteindre la plénitude de sa phrase intense. Lorsqu’on se met à marcher, à travers La Havane, on croit parfois capter les palpitations du coeur, sur les lèvres des gens. Le cubain a une façon très originale de s’adresser, en toute franchise à son interlocuteur; ils parlent avec le coeur ouvert!
Il y a de ces histoires vécues à La Havane, avec l’émotion du jeune García Márquez, croisant Hemingway à Paris sur le trottoir d’en face, et criant, fébrilement : –«Maestro»…
Gilbert (plusieurs dates, un lieu)...