La chair est gaie et il me reste tant de livres à lire

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La révolution n’aura pas lieu
Le grand soir, c’est mort
Et alors, il va bien falloir vivre
Si tu as plus de courage que moi
Tu iras te battre, tu refuseras l’injustice
Ou alors
Tu feras comme je l’ai fait
Comme tu pourras
Dans les deux cas, ce sera dur
Tu chercheras un sens à tout ça
D’abord, il y aura les autres
Moi, il m’a toujours été difficile
de savoir qui ils étaient
D’ailleurs, ils ne parvenaient pas à savoir qui j’étais
Le pas comme les autres
Puis il y aura l’autre, un garçon, ou une fille
Moi, ça a toujours été une fille
Et alors, tout prendra sens
Mais comme disait Brel
Pour un instant, pour un instant seulement
Puis, cet autre sera un autre, ou une autre
Et ce sera dur, ce sera la fin du monde
Plusieurs fois
Il est solide, ce monde, il peut s’écrouler
Puis s’écrouler encore, et encore
Mais il est toujours là
Et un matin
Ou un soir, vers vingt-deux heures
Un autre toi, un autre moi vient à ce monde
Et même si ce monde n’a toujours pas de sens
Ça continue
Et puis, et puis
J’en suis là aujourd’hui
À égrener mes écueils, en me disant que ça pourra te servir
Mais, en vérité, je n’en sais rien
Ce sens, aujourd’hui, je suis plus que jamais à sa recherche
À moins que j’en aie déjà fait le deuil
La chair est gaie et il me reste tant de livres à lire


Publié le 29/06/2025 / 12 lectures
Commentaires
Publié le 29/06/2025
J’ai eu du mal à entrer dans ton texte jusqu’à « d’abord, il y aura les autres », probablement parce que le début porte sur des généralités presque banales et que lorsque tu entre et plonge à plume jointe dans l’humain et que tu fais vibrer tout ce qu’il y a à l’intérieur de l’être alors là, c’est vraiment très efficace. Et d’avoir cité Brel ne m’étonne pas, il y a une énorme sensibilité et puissance dans ton écriture, transformant le plomb des failles en lettres d’or.
Publié le 29/06/2025
Merci Léo pour cette mise en avant de texte. Il est assez personnel et je suis heureux de pouvoir le partager ainsi avec un maximum de lecteurs.
Publié le 01/07/2025
Voici un poème qui ne me laisse pas indifférent. Je retrouve dans vos mots beaucoup des maux que j’ai embarqué dans mes mots au fil des ans. Le temps passant l’espoir s’est fissuré, délité avant de disparaître quand la lucidité s’est levée. Aujourd’hui, à l’abri du Portique, je fais avec comme on dit en Belgique ! Oui, pour moi aussi, il me reste tant à lire, à lire et à écrire aussi ….
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