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Par touches de brouillard l’hiver drape une ride
Sur l’horizon roulé dans une toile en lin
Dont les chênes du bois et l’étang du moulin
Déchirent les lambeaux à l’haleine putride.
                                
Un masque traversé par un regard aride
Suspend un fond de souffle et d’un air sibyllin
Murmure son émoi devant un orphelin
Qui fuit le bruit du froid et le cuir de sa bride.
 
Quelque part sous la neige un morceau de rocher
Perce de son poison la bouche d’un archer
Qui gît dans le sommeil comme un corps dans le sable.
 
La masse d’un corbeau sur le toit d’une tour
Glisse alors des vieux murs aux jardins alentour
En portant à son bec un deuil insaisissable.

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soirie de marbre @2014
 


Publié le 30/11/2024 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 30/11/2024
Un poème de saison où l’hiver se mue sinistre et repoussant qu’il semble urgent de fuir tant il semble funeste. La force et la puissance de tes images donnent un visage et du corps au tragique. Un grand bravo Francis Etienne.
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