Sans nulle autre clarté que celle de la lune
Une page de neige effleure de son bruit
La peau claire d’un ange apparu dans la nuit
Comme un souffle de soie à la saveur de prune.
Sur un chemin noirci par des feux de fortune
Des arches de dentelle où déjà l’ombre luit
Sculptent sous leurs bras nus des larmes de biscuit
Dont le flot lèche l’or d’une frange de dune.
Des astres en acier traversent le parvis
D’un temple en marbre noir aux reflets de lavis
Que des tombes de serfs escomptent de leur lige.
Puis le temps suspendu par le fil d’un étang
Coule d’un fruit de miel dont la très longue tige
Trempe dans un silence au goût amer du sang.
Francis Etienne Sicard Lundquist
Soirie de marbre @2014