Les chiffres brouillent l’âme et sous leur chair de fer
Cachent un cœur peureux qui d’un revers d’épée
Tranchent entre les mots d’une longue épopée
Avec un bruit de dents qui rappelle l’enfer.
Ils brisent les miroirs qui souvent ont souffert
D’une image de glace et de la mélopée
Que les cordes d’un cœur épris d’une poupée
Rongent comme du grain que le vent a offert.
Dans leurs couloirs obscurs des rats pris de panique
Courent de l’infini jusqu’au nid satanique
Où l’œuf de l’univers touche à l’éclosion.
Et si par accident ils croisent la richesse
Ils déversent alors les fruits de leur largesse
Sur des ongles laqués par la corrosion.
Francis-Etienne Sicard Lundquist
Griffes d'orties @2014