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Couvert d’un chiffon d’or froissé par le mistral

Un pont de pierre blanche enjambe la rivière

Comme un trait de crayon en forme de rapière

Que de riches brigands tirent du littoral.

 

Des morceaux de ciel bleu sous un chêne ancestral

Illuminent un lavoir où cette lavandière

Rince un drap de soleil dans un bain de lumière

Déployant sa beauté d’un geste théâtral.

 

Les oliviers en fleurs et les champs de lavande

Gribouillent des parfums sur des bouts de guirlande

Qui courent de la mer aux murailles du fort.

 

Sous les trilles d’un fifre un air de farandole

Scintille comme un mât qui retrouve son port

En semant en chemin des noyaux d’azerole.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Soierie de marbre 2014


Publié le 29/10/2024 / 7 lectures
Commentaires
Publié le 29/10/2024
Nous plongeons directement là où le soleil est incontournable, des sensations provençales. Tout y est : paysage, lumières et des senteurs. Un poème léger qui a l’heure où la nuit plombe nos quotidiens, met du baume au cœur et nous fait entrer dans la farandole. Merci Francis Etienne.
Publié le 30/10/2024
Merci Léo pour ce magnifique commentaire qui traduit si bien le parfum de ce texte. La Provence ou du moins le sud de la France en général a bercé toute mon enfance et une grande partie de ma vie. Lorsque je suis parti à Berlin pour plusieurs années et plus tard à Londres pour encore beaucoup d'années j'ai eu la nostalgie de ce sud inondé de lumière, de senteurs, de musique, et somme toute de poésie. Et cela s'est inscrit indélébilement dans mon écriture où l'on retrouve beaucoup d'éléments de ce monde méditerranéen vers lequel je suis revenu aujourd'hui. Il est aussi le berceau d'une littérature grecque bien entendu et italienne qui ont marqué toute ma formation. La littérature allemande et anglaise viendra se superposer sur cette couche méditerranéenne, et souvent dans l'une comme dans l'autre on retrouve ce sentiment de nostalgie du Sud, en particulier chez les romantiques allemands ou chez les romanciers du dix-neuvième siècle anglais où le sud de la France mais aussi l'Italie apparaissent comme un pays de cocagne. L'élément central de la Méditerranée est bien la lumière, très différente de « das Licht » allemande qui est une lumière entièrement spirituelle et c'est encore très différent de « Light » anglais qui est presque je dirais la lumière de la Toussaint, cette flamme au milieu des ténèbres, reprise d'ailleurs par la tradition d'Halloween. On peut ainsi jouer avec ses trois lumières dans l'écriture et les faire se superposaient se croiser ou s'opposer. Avec elle découle toute nu univers de parfum, d'ombre, de fruits, de fleurs bien entendue mais aussi de ciel et de vent, si présents dans mon vocabulaire. Voilà donc une petite dentelle à ce poème dont ton commentaire m'a vraiment fait chaud au cœur. À très bientôt Léo et merci encore de tout cœur. À plus tard. Cordialement, Francis Étienne. Des hardes d'horizon flottant sur la mer nue bruissent comme un savon en petite tenue.
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