Sur la terre inconnue au bord de la banquise

Des arbres de cristal, d’écorce et de buvard

Fondent comme du sang dans des bouts de brouillard

Dont le soleil fané se fait une chemise.

 

Le jour verse sur l’eau des gouttes de cerise

Effarouchant une ombre au souffle d’un blizzard

Qui rouille l’horizon et sa peau de lézard

Depuis le premier feu d’un été qui s’égrise.

 

Des ruisseaux de gravier rompent des réservoirs

Où se tapit la nuit sous des grains de miroirs

En regardant flétrir la boucle d’une ganse.

 

Tous les mots ont un cœur et si sans lâcheté

Nous les blessons souvent par notre dureté

Ils nous brûlent la lèvre avec tant d’élégance.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Soierie de marbre 2014


Publié le 08/04/2025 / 2 lectures
Commentaires
Publié le 09/04/2025
Tous les éléments semblent déchaînés, défiants la paix et toute tentative d’apaisement. Seule la toute puissance du mot semble survoler le chaos. Ce dernier tercet les honore en une formule éloquente et pour reprendre le dernier mot, élégante. Un très beau poème à nouveau, grand merci Francis Etienne.
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