Les mots ont le pouvoir de percer le regard
Et de leur peau de vent d’enrober une image
D’une sangle de bruit où se cache un mirage
Dont l’ombre se confond avec l’or du brouillard.
Leur soyeuse douceur tisse sur le buvard
Un fleuve d’encre bleue au fabuleux rivage
Que des ibis dormants dans un long sarcophage
Enchaînent au soleil par des jeux de hasard.
Ils vident les greniers des orgues du silence
Et tracent à la craie au cœur de la faïence
Des parfums de lilas émaillés de corail.
Les mots ne rouillent pas sur le bout de la langue
Mais fuyant les reflets d’un manteau de vitrail.
Ils quittent les cahiers de leur soupir exsangue
Francis Etienne Sicard Lundquist
Soierie de marbre @2014