Les mots ont le pouvoir de percer le regard
Et de leur peau de vent d’enrober une image
D’une sangle de bruit où se cache un mirage
Dont l’ombre se confond avec l’or du brouillard.
 
Leur soyeuse douceur tisse sur le buvard
Un fleuve d’encre bleue au fabuleux rivage
Que des ibis dormants dans un long sarcophage
Enchaînent au soleil par des jeux de hasard.
 
Ils vident les greniers des orgues du silence
Et tracent à la craie au cœur de la faïence
Des parfums de lilas émaillés de corail.
 
Les mots ne rouillent pas sur le bout de la langue
Mais fuyant les reflets d’un manteau de vitrail.
Ils quittent les cahiers de leur soupir exsangue
 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2014
 


Publié le 14/03/2025 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 15/03/2025
Pouvoir des mots et des images oniriques dans ton nouveau très beau poème aussi précis qu’une horlogerie suisse qu’aucun gravier ne parviendrait à enrayer tant sa puissance et sa fluidité conjuguent leurs accords. Ce temps qui passe est un temps plein de vie, empli de belles émotions. A plus tard Francis Etienne.
Connectez-vous pour répondre