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A la fable d’un jour soufflé dans de l’ivoire

Ruisselant de rubis tombés d’un encensoir

Le poète assourdit dans le satin du soir

Le bruit de la semaille et celui de la foire.

 

Des tentures de ciel renaissant de la moire

Glissent comme des paons sur le bord d’un perchoir

Que la mer en ardoise aux reflets de miroir

Referme à son ressac de la clé d’une armoire.

 

Des peupliers masqués dévastés de laideur

Pèsent le temps du jour au mot d’un maraudeur

Que le vent en jouant mélange aux jeux de plage.

 

Puis on sert des desserts d’une extrême douceur

Où parfois le soleil sans la moindre pudeur

Se fond en se cachant sous un épais feuillage.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist @2024


Publié le 27/05/2024 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 28/05/2024
“Fumées de mots” et il n’y a pas de fumée sans âme serais-je enclin de dire. Il y a quelque chose de très festif et doux comme pour rendre beau jusque le peuplier malchanceux. Et vive le soleil impudique qui éclaire chaque être de ses rayons de vie. À plus tard Francis Etienne.
Publié le 29/05/2024
Cher Léo, merci beaucoup pour ton joli commentaire qui traduit la joie et le plaisir d'avoir lu ce poème. Comme tu le sais, j'aime me promener dans des méandres de plaisir, que parfois j'écorche avec cruauté d'une ombre inquiétante. Il me semble toujours nécessaire de ramener le bonheur humain a une lutte, parce que je suis persuadé que la jouissance d'un bonheur est toujours limitée à un moment précis de notre vie. Et c'est bien par là que je fais entrer en jeu le temps, qui lui nous donne une dimension exacte de notre humanité. Déjà dans les psaumes, cette idée de la brièveté de la vie et la vanité de notre esprit devant l'éternité est clairement exprimée pour nous inviter à contempler le bonheur comme une grâce. C'est bien comme une grâce, purement gratuite, si on ignore la divinité, et profondément divine, si on vénère la divinité, que le bonheur se présente à notre intelligence. Il ne s'agit pas de faire l'apologie du pessimisme, mais bien d'apprécier le bonheur quand il est là près de nous, sans autre qualité peut-être de devoir se vivre dans le moment présent. La poésie, le romantisme en particulier, en général, a toujours su définir le bonheur comme une nostalgie de l'être. Pour ma part, j'utilise le thème romantique avec beaucoup de précautions, craignant peut-être que trop de souffrance noie la beauté, ce que j'ai quelquefois appelé « l'esthétisme de la vie » dans un barbouillage de sentiments. Cependant, mesurant exactement les marges de mes pages, j'en élimine toutes les barbes de papier. Merci Léo encore une fois, et bien sûr à plus tard. Cordialement, F. Étienne. Sur le bord d'un chemin couvert de solitude, Un renard étourdi cache son inquiétude.
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