L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

Comme danse le jour au bout d’une prière

Les lèvres du soleil touchent d’un long baiser

La chair de nos amours que seul peut apaiser

Ce silence des mots perdu dans la clairière.

 

Les riches souvenirs d’école buissonnière

Emaillent ces matins où nous devons glaiser

Nos rires de papier et souvent biaiser

Par des chemins de boue emblavés d’une ornière.

 

Les roses et les nuits ternissent à leur loi

Les splendeurs de cet or dont le très bon aloi

Rassurent tous les rois que l’amertume ronge.

 

Pourtant nos doigts crochus retouchent à leur peau

Des rides de vertu que parfois le mensonge

A recouvert d’un gant flottant comme un drapeau.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Feuillet d'argent @2015


Publié le 07/06/2024 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 08/06/2024
Presque un paradis terrestre qui ne se trouble qu’en toute fin à l’imposture de ses occupants. Et cette fois c’est le mot “emblaver” que je découvre (je découvre de nouveaux mots quasi à chaque lecture), merci infiniment Francis Etienne.
Publié le 11/06/2024
Cher Léo, le paradis terrestre est bien l'expression de notre soif de bonheur, de plaisir, de partage, et de gratitude. C'est toujours ce profond sentiment, que j'ai, de recomposer ce que j'ai démonté dans un ordre différent que celui que la nature lui avait peut-être donné en premier. On peut appeler ça si l'on veut une sorte de jeu de cubes. Lorsque j'étais enfant, je jouais passionnément avec les cubes, dont chaque face portait un élément différent de l'architecture. Ici c'était une fenêtre, là une porte, ici encore une mansarde ou encore un escalier. Ainsi, comme dans un kaléidoscope je recomposais le monde de mes châteaux. L'enfance a cette puissance de mêler le rêve à la réalité sans aucune barrière ni sans aucune logique, car l'enfance ne connaît pas encore les limites et encore moins l'association de deux pensées dans un ordre précis. Elle laisse fluctuer le monde uniquement sur les envies, les désirs les plaisirs. Peut-être, retrouve-t-on dans mon écriture, cette faculté de l'enfance. Je suis ravi que chaque lecture ou du moins dans quelque lecture, tu découvres de nouveaux mots. Les mots rares, dont j'ai parfois abusé, me brûlent les doigts. Ils sont de véritables joyaux de langue, des sortes de meubles anciens, que nous regardons quelquefois avec les yeux de ses collectionneurs, qui tombe en extase devant un vase de Sèvres du dix-huitième, ou sur une brosse à cheveux incrustée d'ivoire d'une époque révolue de plusieurs siècles. Je trouve en eux, personnellement, une beauté dont parfois la sonorité est magnifique, et dont le sens nous plonge dans un autre temps. Je te remercie beaucoup de me faire part de tes découvertes avec autant de spontanéité et de joie. Merci Léo encore une fois et pardonne moi mes longs bavardages en réponse à tes si touchants commentaires. Cordialement, F. Étienne. Sur l'étal du silence une fleur de corail referme les volets de son joli vitrail.
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