L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

 

la source du vent jaillit une fontaine

Que des brindilles d’or couvrent de leur éclat

Pour enchâsser la nuit dans un grain de muscat

Rougi par un soleil à la barbe de laine.

 

Des filles de village aux peaux de porcelaine

Dansent sur le parvis pour le prix d’un ducat

Et filent dans les doigts d’un geste délicat

Pour attiser l'orgueil d’un parfum de fredaine.

 

Quelques bouquets de fleurs noués d’un ruban noir

Garnissent de couleurs les pavés d’un couloir

Qui mène au bout des sens comme un fard de groseille.

 

Enfin l’aube se lève et jette sur l’étang

Son manteau de velours éclaboussé de sang

Puis d’un baiser de feu réchauffe un cœur d’abeille.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Marbre de soie @2014


Publié le 27/10/2024 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 27/10/2024
Il y a le déjeuner sur l’herbe de Manet et il y a la poésie de Francis Etienne Sicard Lunquist qui est souvent une magnifique œuvre impressionniste. Les tableaux au sens propre comme au sens figuré se succèdent dans tes poèmes, plusieurs toiles dans une même galerie, et ton œuvre monumentale, celle de toute une vie d’exigence et de créativité, est un véritable musée.
Publié le 27/10/2024
Cher Léo, devant ton commentaire je reste muet, muet d'étonnement, muet d'émotion et muet d'esprit ! Ta comparaison avec les impressionnistes est remarquable et en relisant ce poème, je me suis attaché à voir dans quelle mesure mon écriture avait des touches d'impressionnisme. Et de fait tu as raison. Lorsque j'habitais sur la Côte d'Azur je suis allé assez souvent dans la maison de Renoir pour comprendre comment se maître de de la peinture travaillait à travers ce qu'il voyait tous les jours. Les jeux d'ombre et de lumière du feuillage alentour, la densité de la lumière en fonction des heures où je visitais le domaine, (et j'ai eu la chance une fois en hiver m'y trouver lorsque la lumière disparaît) m'ont étourdi et j'y ai cueilli ces bruns- noirs si particuliers à Renoir. Sa capacité à traduire la lumière et son contraire l'ombre on peut la voir dans son domaine. Mais quelle merveilleuse idée que celle que tu as eue en comparant ce texte à un tableau de Manet ! En effet mon écriture peut être considérée comme une écriture impressionniste. J'utilise certains procédés que les peintres utilisent aussi et qui est une forme de disproportion de la perspective au point où elle peut se confondre avec un plan vertical dominant. La peinture impressionniste écrase la raison, comme parfois mes poèmes le font. Et c'est dans cette distorsion qu'apparaît la couleur et pour moi la poésie. Je t'ai déjà dit, je crois, que je suis passionné par l'œuvre du Caravage, précisément parce qu'elle crée une surréalité par le travail sur l'ombre et la lumière, ce que j'essaie de suivre aussi dans ma composition. Lorsque tu parles d'une "oeuvre monumentale," je suis très touché, car tu reprends un terme que l'on applique en général à Marcel Proust ! La fameuse cathédrale de l'œuvre. Et cela me touche beaucoup parce que précisément comme tu le sais Marcel Proust et mon maître à écrire et que ce que j'ai écrit jusqu'ici est en effet monumental ! Merci Léo encore pour ce commentaire si élogieux, qui me touche aux larmes. Merci encore pour tout et à plus tard. Cordialement, Francis Étienne. Puis le soleil de mars découpe sur le sable des anneaux de lumière en forme de retable.
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