Quelques graviers de verre aux couleurs de la nuit

Coulent le long des murs devant la citadelle

Où s’endort le désert au cri d’une judelle

Dont le vol ralentit l’existence du bruit.

 

L’horizon desséché que le soleil a cuit

Comme la cire bue à l’or d’une chandelle

Couche sa peau fripée à bord d’une nacelle

Qui parfume le temps d’une goutte de fruit.

 

Une ébauche de perle à la falote larme

Vide le ciel soyeux de son étrange charme

Et roule dans le sable au pied d’un arbre mort.

 

Est-ce l’aube d’un jour qui déjà se pavane

De la bouche du fleuve aux barques dans le port

Ou le souffle d’un sort qui suit la caravane ?  

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2014


Publié le 09/04/2025 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 11/04/2025
On perçoit une décélération soudaine, où le vide semble prendre la relève. Est-ce le fruit d’un monde sans oxygène qui a toujours voulu aller trop vite ? Une pause qui semble salutaire dont les choix à suivre semblent être tout aussi déterminants. Reprendre son souffle et surtout ses esprits. Un poème méditatif, merci Francis Etienne.
Publié le 11/04/2025
Cher Leo; merci surtout pour ton appréciation de ce poème qui t'a encore une fois inspiré un très beau commentaire." La décélération soudaine" d'un monde qui se vide comme ces outres qui autrefois contenaient du vin, symbole de la joie et de la vie, est constante. Tu parles de" Reprendre son souffle et surtout ses esprits" Mais n'est-ce pas croire que le monde a sa propre destinée comme si nous étions sur une orbite préréglée par je ne sais quel artisan ? Nous ne sommes pas soumis à des forces aussi stériles que celles de nos désespoirs. Nous avons encore la liberté et le choix d'écrire. Les écrivains portent la mémoire de l'humanité et tracent des chemins de lumière dans l'obscurité de la voûte. Depuis des siècles c'est eux qui façonnent le monde de leurs esprits, de leurs mots , et surtout de leurs espérances. L'influence d'hommes comme Platon, Shakespeare , Marcel Proust ou Dante est aussi importante que celle De Gutenberg, Palissi, Newton ou Pierre et Marie Curie. Pourquoi ? On trouve en eux la preuve flagrante que l'esprit humain est une construction de la sensibilité avant d'être une application de l'intelligence. Le cœur de tous ces hommes et de toutes ces femmes qui ont creusé la route de l'humanité ont tous et toutes eu un cœur qui bat pour une fleur, une lèvre qui se nouille devant le fruit, ou une peau qui se laisse caresser par le soleil, or seul le poète leur a donné ce trésor qu'est l'exploration et l'expression de l'invisible et de l'impalpable qu'ils ont cherché à pénétrer par leurs travaux et par leurs œuvres. Je ne suis pas certain qu'il faille séparer le monde de la science et le monde de la poésie. D'ailleurs Quelques chercheurs l'ont affirmé en déclarant trouver de la poésie en mathématique, en physique, ou en astronomie. Ainsi l'outre que l'on vide n'est que la peau du monde dans lequel nous vivons. Merci Léo pour ta gentillesse et surtout pour tes magnifiques commentaires qui me portent bien au delà de ma propre pensée. Je te dis à plus tard, cordialement, Francis Etienne . En déchirant le rêve on trouve en ces lambeaux, Des pierres de soleils et des bouts de flambeaux.
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