Comment tremper le temps dans un bain de jouvence

Et creuser dans la nuit des gouffres au crayon

Qui traversent la mer sur le bout d'un hayon

Jeté par jour d’orage avec impertinence ?

 

La terre caressant les ombres de l’absence

Repousse de son bec les marges d’un clayon

Où sèche le parfum d’un tout dernier rayon

Echappé d’un soleil ignorant l’impudence.

 

Un oiseau qui caquette à l’heure où le jour boit

La rosée éphémère et le sucre d’un toit

Passe comme un vieux paon devant un feu de glace.

 

Est-ce encore au désert qu’il faut payer tribut

Lorsque se meurt l’enfant qui déchire la face

D’un monde abandonnant le ciel et son rebut ?

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Griffes d'ortie @2014


Publié le 19/05/2025 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 20/05/2025
C’est tout un paradoxe le temps qui semble éternel et qui consacre dans ton poème de magnifiques images éphémères. Il y a une forme d’impuissance et même d’abandon dans le dernier tercet. Se fondre dans la beauté de l’instant, et moi, de te remercier pour ce nouveau très beau cadeau. Merci Francis Etienne.
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