Comme la neige en feu les tranches d’un melon

Parfument l’horizon d’une chair presqu’orange

Que des lèvres d’enfant et les ailes d’un ange

Pétrissent de baisers volés d’un violon.

 

Des dentelles de soie en pâte de grêlon

Dégoulinent d’une urne où les plis d’une frange

Couvrent des vagues d’algue échouant d’une grange

Sous les pas d’un berger à l’agile talon.

 

Des mares de bleuets saupoudrés de cannelle

Se gorgent d’un raisin pendu sous la tonnelle

D’un jardin oublié par les cendres du vent.

 

Une mèche d’orage et quelques gouttes d’ombre

Troublent le cerisier d’un plaisir un peu sombre

Puis le premier éclair brille d'un trait fervent.

 

Francis-Etienne Sicard Lundquist

Griffes d'orties@2014

 


Publié le 16/09/2025 / 6 lectures
Commentaires
Publié le 17/09/2025
Les sensations au rendez-vous dans ce nouveau trés beau poème à contempler sans modération. Que ce soit à travers les températures, les odeurs, le goût, un souffle des plus créatifs qui honorent les sens. A plus tard Francis-Etienne.
Publié le 17/09/2025
Cher Leo merci beaucoup encore une fois pour ce magnifique commentaire et l'enthousiasme de ta lecture. La matière de la poésie touche tous les sens, mais c'est à travers les mots que l'on ressent ce contact avec le texte. Pour travailler l'exactitude et la précision de l'emploi des mots le poète doit chercher dans l'univers de la langue les images immergées dans chacun des mots, comme si le son ou l'image appelée par le sens et le son pouvait constituer un réservoir de nouvelles couleurs dont le language non-poétique aurait du mal à définir la silhouette. Ainsi, bien entendu la richesse ou la pauvreté descriptive du mot est essentielle à la construction de la sensation et de l'émotion. Le lecteur n'aura pas le même rapport esthétique avec le mot cristal qu'avec le mot fer. Le poète est un mélangeur de couleurs, un violoniste de la langue, un pionnier de l'audace littéraire. Merci encore de tout cœur, cher Léo pour tant de joies et de plaisirs à lire tes remarques et à y répondre. A plus tard Francis-Etienne. La masure des jours abrite sous son toit Des galons de brocard qui vivent à l'étroit.
Publié le 17/09/2025
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