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Dans une barque en or le soleil se consume
Comme un bout de trésor que le sable a percé
D’une griffe émoulue au sourire gercé
De visages sans peau que la douleur inhume.
 
On grave dans le marbre à la pointe de plume
Les lettres d’un mystère où par un chant bercé
L’esclave s’assoupit d’un sommeil renforcé
Par la peur de nourrir des fantômes de brume.
 
Quelques ibis royaux trempent leur bec de bois
Dans un vase assailli par l’écho d’un hautbois
Dont le désert vieilli déchire la complainte.
 
Mais au fronton du temple on peut lire ce vers :
Quiconque tremblera sans un désir pervers
Perdra le droit sacré d’anéantir sa crainte.


Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2014


Publié le 04/12/2024 / 7 lectures
Commentaires
Publié le 06/12/2024
Du marbre et de l’or qui en imposent et qui tranchent avec une grande fragilité et un grand dénuement accompagné de souffrances (esclave, fantôme, désert, complainte…). L’opulence écrase et accule et dans le dernier tercet dicté même des lois ou règles qui encouragent la perversité. De nouveau une dualité forte qui fait réfléchir, portée par une habile et méticuleuse poésie. Merci Francis Etienne.
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