Une boule de cendre et un cœur de fer noir

Trichent avec le temps qui glisse sur du verre

Comme un morceau de chair badigeonné de terre

Devant la cour figée au tranchant d’un saignoir.

 

De l’aiguille assombrie à la couleur du soir

Coulent des filets d’or et des feuilles de lierre

Dont parfois le chagrin comme un coup de tonnerre

Blesse des yeux ridés par un lourd désespoir.

 

Puis les plis du soleil referment une plaie

Et dessinent des cils sur l’osier d’une claie

Qui brûle lentement d’un soupir infini.

 

Que serait un poème sans son papier de soie

Si ce n’est un instant sous un torchon terni

Par le bruit du silence et le cri d’une proie ?

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Soierie de Marbre @ 2015

 

 

 

 


Publié le 09/05/2025 / 2 lectures
Commentaires
Publié le 10/05/2025
Le titre de ton poème suggère un semblant d’apparence et "devant la cour figée" à un jugement populaire. Et partout où il y a tribunal, en son sein se joue des drames et de terribles sentiments de douleur et de brûlures comme il est si bien écrit. Il y a le papier de soie où se joue l’idéal et le torchon où se finit toutes les désillusions. Derrière la légèreté poétique, le poids des âmes coupables. Merci Francis Etienne.
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