L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

Des bulles de cristal éclatant de la nue

Massent leur corps de sable aux portes des miroirs

Où glissent goutte à goutte un froufrou de tiroirs

Qu’une bouche estourbit d’une lèvre ingénue.

 

Des carrosses royaux le long de l’avenue

Passent comme des morts échappés de mouroirs

Dont les murailles d’or couvertes de mouchoirs

Flottent au vent du soir à l’haleine tenue.

 

Un page et son plumage accrochent aux carreaux

Des lambeaux de lumière et des flots de barreaux

Dont l’ombre a recueilli la flaque d’un mirage.

 

Mais le prince charmant à l’habit de velours

Brise déjà le temps et s’enfuit par des cours

Qui rident nos esprits d’un sinistre moirage.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2023


Publié le 13/04/2024 / 16 lectures
Commentaires
Publié le 14/04/2024
Ce que j’aime dans la poésie c’est cette capacité parfois par des images fortes et puissantes de s’affranchir de la condition humaine pour s’élever à bien plus grand et dans ce cas précis aux errances de l’univers. C’est tout là-haut et pourtant et c’est pour cela que nous éprouvons des émotions à la lecture, c’est toujours tout à fait nous : entre ombre et lumière, entre beauté et laideur, entre douceur et violences… c’est une sacrée construction et j’e t’en remercie de la partager avec-nous.
Publié le 14/04/2024
Merci Léo, Comme tu exprimes avec vigueur la force de la poésie ! c'est un bonheur de partager ces instants entre deux lignes et la vitrine d'un sonnet avec quelqu'un comme toi ! Bien sûr on flâne dans les mots comme les promeneurs d'un parc où se croisent la ville et sa bonne société. La Poesie est voile de soie posée sur la réalité, A sa caresses le monde s'immobolise sous les cendres d'un volcan: notre cœur. Je n'imaginerais pas pouvoir faire autre chose que d'écrire, car j'ai le plaisir de dévoiler. Merci encore mille fois pour tes mots, leur fidèle regard et pour un tel commentaire née d'une âme qui pense. Cordialement, F.Etienne Je publie ce soir une autre page, que je t'offre.
Publié le 20/10/2024
j'entre à pas feutrés dans votre communauté, un peu comme un saltimbanque de sous préfecture entrerait à la Comédie Française. Avec prudence et respect. Et là, je me bagarre comme un pauvre diable avec les images en cavalcades qui, fougueuses, me sautent au visage à la lecture de ce flamboyant sonnet. Et j'aime ça. Merci.
Publié le 30/10/2024
Cher Philippe c'est avec beaucoup de retard que je réponds à votre commentaire mais du fond du cœur. Que j'aime votre expression « un saltimbanque de sous-préfecture » ! Je suis très sensible à la littérature dite de province, particulièrement celle du grand siècle, où l'on voit fleurir de très belles plumes qui sont malheureusement restées dans l'ombre des grandes plumes de Versailles… votre appréciation de la littérature en général et votre excellente maîtrise de la langue a beaucoup de charme et ne doit rien aux plus grands écrivains. Continuer sur cette lancée, écrire est un travail de longue haleine, qui se parfait tous les jours et se polit millimètre par millimètre. Très cordialement. Francis Étienne
Publié le 29/10/2024
Je suis subjuguée par la musicalité du poème, comme une mélodie composée dans une langue étrangère dont ne me parvient que le rythme, pour l'instant. Et effectivement, c'est grisant.
Publié le 30/10/2024
Merci beaucoup encore pour un témoignage de votre lecture qui me touche beaucoup car effectivement le corps de ma poésie est essentiellement musicale et vous y avez été sensibles avec une étonnante capacité que j'admire. Oui la poésie est avant tout musicale ou du moins c'est ainsi que je la conçois et comme vous avez raison de parler d'une langue étrangère duquel le rythme nous nous griserions. Merci encore une fois pour ce commentaire qui me touche beaucoup. Cordialement Francis Étienne
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