L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

 

VERS LE LAC VOSTOK

 

 

C'était une vision tout droit sortie des rêves impossibles de l'Homme. Ni un mirage, ni une illusion, mais la réalité dans toute sa splendeur sidérale.

Dans le silence, On entendait battre les cœurs de ces quatre pionniers qui, avant même de fouler la terre, ou plutôt la glace de ce nouveau monde, en avaient déjà trouvé l'or. La géante gazeuse, pourtant encore si petite, avait dans leur regard redevenu enfant, l'attraction et la taille imposante d'un monstre. Ils savaient de par leur formation ce qu'elle avait dans le ventre et ce que cachait le panache de ses couleurs et de ses motifs si envoûtants. Il valait mieux ne pas l'approcher de trop près, même s'ils en mouraient tous d'envie. Cinq cent quatre-vingt-huit millions de kilomètres les séparaient de la terre. Le séjour le plus long de toute leur vie. Sept longues années de voyage dans l'espace à la vitesse vertigineuse de dix mille kilomètres heure, six mois passés sur Mars et les voilà maintenant à l'aube de Jupiter et de ses Satellites Galiléens. Mais Jupiter ne serait pas leur destination, pas encore espéraient-ils. Leur terre promise s'appelait « Europe ». Sa deuxième lune la plus proche. Un astre recouvert de glace où se cachait, d'après les dernières données reçues des sondes Europa Clipper, Jupiter Ice Moon Orbiter, dit JIMO, ainsi que de la Station Internationale JOVIAN en orbite autour d'Europe, un océan d'environ quatre-vingt-dix kilomètres de profondeur. Cela faisait déjà quatre mois que le Ice Slide avait été envoyé commencer le travail. Il s'agissait d'un robot foreuse équipé d'une Taupe ; un trépan géant chauffé par une pile nucléaire et relié à un câble en acier renforcé de quatre mille mètres, dont la mission était de frayer un couloir jusqu'à l'océan sur le site appelé le Lac de Vostok en hommage au lieu qui avait été choisi pour les premiers essais de forage effectués sur Terre.

 

« Nous serons en orbite autour d'Europe dans environ six heures, vous pouvez commencer à préparer l'équipement. Désolé pour les interférences, mais elles sont dues à la proximité des radiations et tempêtes joviennes. Bienvenue dans la banlieue galiléenne les gars ! »

 

Cette voix nasillarde crachée par les postes émetteurs, pourtant le dernier cri de la technologie spatiale européenne, était celle d'Aleksander Adamski, commandant de bord et pilote du Jupiter II Explorer, surnommé le « Jup-Ex ».

Le vaisseau faisait la hauteur d'une tour de cinq étages et était divisé en deux segments. Une partie orbitale équipée des pièces de vie commune ainsi que d'un laboratoire d'analyse et d'un immense atelier où étaient entretenus, montés et réparés tous les véhicules et appareils d'exploration. L'autre partie, « le Papillon », destiné à l'exploration extra-terrestre, était une sorte de vaisseau cargo fait pour transporter au sol le convoi nécessaire à la mission. Le personnel de bord était composé avant tout de dix techniciens dont la tâche principale était d'assembler et mettre en état tout le matériel de terrain. Quatre scientifiques chargés de l'exploration de la Lune Europe, deux laborantins assignés à bord de la station orbitale pour analyser les données et les échantillons qui seraient recueillis pendant et après la mission, ainsi qu'un médecin et les deux pilotes du Jup-Ex.

Alors que l'appareillage se terminait et que chaque véhicule était contrôlé de fond en comble avant d'être placé dans la soute de débarquement, les quatre astronautes faisaient la course en apesanteur à travers les couloirs et les différentes pièces de la station jusqu'à la salle de commandement où ils allaient être breafer sur leur mission.

  • Messieurs, vous allez entrer dans l'Histoire. La mission Ice Slide amorce sa phase d'exploration. Jamais aucun homme après Mars n'aura posé le pied aussi loin dans l'univers. Et dans maintenant un peu plus d'une heure, vous serez les premiers à fouler le sol glacé de Jupiter II et à plonger dans le secret de ses eaux. Et qui sait, nous trouverons peut-être les traces d'une vie extraterrestre. Pour rappel : La température au sol est de moins cent soixante degrés, l'oxygène y est trop rare et l'atmosphère trop ténue pour que vous puissiez y survivre sans votre réserve, la gravité d'Europe est un peu plus faible que celle de notre lune et même sous le soleil, on ne voit rien à plus d'un mètre. Alors attention aux pics de glace, le sol en est jonché et certains sont aussi durs que de la roche. A mille kilomètres au nord du cratère de Pwyll vous alunirez sur notre « mer de sûreté ». En considérant le poids et la vitesse du convoi ainsi que la nature du terrain, vous devriez mettre une bonne heure et demie pour atteindre le Lac de Vostok et arriver jusqu'au pipe. La croûte de glace fait entre cinq et dix kilomètres d'épaisseur. Elle devrait résister au poids des engins et du matériel sans problème. Mais faites attention de bien respecter l'itinéraire. Passé cinq kilomètres au-delà de la trajectoire choisie, nous ne garantissons plus la nature et de l'intégrité de la surface. Au point de forage, vous positionnerez le véhicule à l'emplacement prévu, enclencherez le programme d'inclinaison de la rampe de lancement et entrerez dans l'aqua nef pour une descente en eau profonde. Evitez au maximum les sorties sur la surface. Vos combinaisons ne sont efficaces contre les radiations de Jupiter qu'en dessous d'une certaine durée d'exposition directe, et cela même protégé par le champ magnétique artificiel. Au bout d'une heure, vous risqueriez d'être irradiés. Pour le reste, vous savez quoi faire. Observation, échantillonnage, exploration. Toutes les informations que vous recueillerez nous parviendront avec un différé de quelques minutes et seront analysés par les docteurs Meyer et Böhm, nos deux scientifiques de la station qui resteront en contact avec vous. Vous aurez seulement quatre heures de plongée, alors profitez-en bien. Nous n'avons que deux jours pour trouver le Graal. L'humanité retiendra son souffle avec vous.

 

Le convoi était immense. Cinq véhicules au total. Chaque wagon était muni d'impressionnantes chenilles pour se déplacer sur la glace et prévenir tout enlisement. L'engin de tête, possédant une étrave de déneigement capable de briser la glace, était le plus petit mais pas le moins puissant. L'un des quatre astronautes serait à son bord pour piloter ce petit train de marchandise. La cabine de pilotage n'était pas grande, à peine trois mètres carrés, tout juste la place d'une personne. Tout le reste du volume était dédié non seulement à un moteur de dix mille chevaux dont la puissance était répartie sur chaque voiture en unités multiples afin d'avoir un meilleur contrôle sur une surface glissante, que ce soit au niveau de la direction ou de la vitesse, mais aussi à une magnétosphère de fer et nickel liquide de quatre mètres de diamètre, dégageant un champs magnétique de mille mètres cube autour d'eux les protégeant contre les radiations de Jupiter et les projections de plasma venant du sulfureux satellite Io. Le deuxième wagon était celui de l'équipage. Un espace étroit mais suffisant pour attendre et se préparer. Un sas d'équipement puis un autre de décontamination les séparaient de la sortie. La troisième voiture était l'aqua nef, appelé le Tardigrade, et sa rampe de lancement. Ce sous-marin de vingt-cinq tonnes était conçu pour descendre à une profondeur de vingt-mille mètres et équipé de huit bras mécaniques en titane destinés à recueillir chacun un type d'échantillon spécifique et de deux sondes d'exploration autonome. Les deux derniers véhicules étaient respectivement un laboratoire mobile et un compartiment de stockage de matériel et de vivres.

Les quatre hommes se trouvaient maintenant à bord du Papillon, prêts à se décrocher pour se diriger vers Europe. Le convoi au complet était chargé dans la soute de largage de la navette cargo. Le compte à rebours fut lancé.

Dans le vide et le silence de l'espace, tout sembla se dérouler avec grâce, douceur et légèreté, mais à l'intérieur du cockpit, pendant quelques longues et terribles secondes, les parois et tout ce qui se trouvait à bord tremblèrent comme sous la secousse d'un tremblement de terre. Chacun des hommes retint son souffle, comme au seuil de la mort. Puis le calme réapparut. La station orbitale s'éloignait, flottant sous leurs yeux dans l'obscurité.

La voix du commandant de bord retentit dans leur casque.

« Largage réussi, vous descendez vers l'orbite moyenne de Jupiter II sans encombre. Votre angle et votre vitesse sont bon. Vous atteindrez son orbite géosynchrone dans trente-cinq minutes exactement. Puis vous sentirez à nouveau une petite secousse, mais ne vous inquiétez pas, elle sera due à un réglage d'orientation et de la puissance de vos réacteurs latéraux. Laissez-vous guider jusque dans son atmosphère et après, à vous les commandes. Bonne chance. »

Franck Mass, océanographe, qui serait chargé du pilotage de l'aqua nef et de l'étude du milieu aquatique, ne supportait pas les mots « Ne vous inquiétez pas » ou encore « Bonne chance ! » lorsqu'ils étaient prononcés avant d'accomplir une mission dans un environnement hostile. Si celle-ci était correctement planifiée, la chance était inutile. Il n'y aurait donc aucune raison de s'inquiéter, ni besoin de le signifier, sauf si on considérait qu'il y avait tout de même un risque que rien ne se déroule comme prévu. Cela le rendait nerveux.

Edouard Finn, en sa qualité d'ingénieur en géologie marine, semblait sceptique quant à la réussite d'une mission d'exploration de fonds marins dont on ignorait la nature géologique, mais aussi la profondeur réelle, et ce en seulement quatre heures d'immersion. L'aqua nef avait, certes, des appareils de mesure suffisamment puissants et avancés pour prendre, grâce à l'écho-sonar, des photographies assez précises du sol, mais cela ne vaudrait jamais de pouvoir en recueillir des échantillons et parcourir du regard sous les projecteurs du sous-marin, les formes et les textures uniques des abysses d'Europe. La surface de Jupiter II grandissait à vue d'œil. La secousse provoquée par les propulseurs latéraux avait eu lieu et leur angle de descente s'était corrigé pour se diriger vers la mer de sûreté. La géante Jupiter profilait ses couleurs à l'horizon blanc et courbe d'Europe, envahissant peu à peu le ciel de sa présence, tel un Titan dormant à son chevet. Ils pénétrèrent dans l'atmosphère ténue de la Lune de glace. Un silence solennel s'était imposé alors dans leur esprit. Ce n'est que lorsque le signal d'alarme retentit que l'équipage sortit de sa fascination. Il était temps de guider la navette jusqu'à bon port.

Sous un voile éthéré de brouillard, se découpait le cirque de glace de la Mer de sûreté. Les rétrofusées posèrent le vaisseau en douceur sur la surface blanchâtre de la lune.

« Ici Franck Mass. Sur Mer de sûreté, le papillon s'est posé, alunissage réussi. La température au sol est de moins cent-soixante-trois degrés Celsius et le niveau de rayonnement radioactif est de dix mille sieverts. Rien d'anormal à signaler. Nous sommes parés pour une sortie. »

Les combinaisons, baptisées les Coquerelles, véritables armures étanches de plomb, aluminium, kevlar et plastique polyéthylène, si lourdes sur Terre, étaient beaucoup plus légères et faciles à porter sur Europe mais beaucoup plus complexes à enfiler sous sa faible gravité.

Franck, aux commandes du convoi, abaissa le pont de sortie et lança le véhicule à l'extérieur.

  • Messieurs, nous voici enfin sur la glace de Jupiter II. Profitez du voyage pour admirer le panorama unique de cette lune. Jupiter nous regarde de son flamboyant œil rouge.

La locomotive de plomb et d'acier se dirigea dans le grand canyon de glace en direction du Lac de Vostok, laissant derrière elle les empreintes éternelles de ses chenilles. Franck, dans sa cabine de pilotage, avait comme point de mire la géante gazeuse.

Edouard regardait à travers l'un des hublots du véhicule les immenses pointes glacées qui s'élevaient à l’horizon vers le vide de l'espace, libérant à leurs sommets une légère gaze de brume. Partout sur la banquise, des milliers de minuscules cristaux de souffre et de fer semblaient coloniser la surface lunaire de cette poudreuse compacte de couleur brunâtre que l'on pouvait observer depuis la station et les télescopes. Il y avait cependant sous ses agrégats de cristaux pris dans la glace un élément encore inconnu d'une couleur orangée. Les dernières suppositions étaient qu'il s'agissait d'une algue qui se serait détériorée en surface et mélangée avec les particules de soufre du tore de la Lune Io avant de se pétrifier en une poussière cristalline.

  • Je vous le dis, on va trouver de la vie ici, j'en suis sûr ! S'exclama Simon Oz, professeur et éminent spécialiste en écologie et biologie marine.

  • Et quel genre de forme de vie croyez-vous trouver dans un océan lunaire d'environ quatre milliards d'années, enfermé dans l'obscurité la plus totale, sous une dizaine de kilomètres de glace et qui n'a pour seule source d'énergie que les marées dus à l'attraction de Jupiter ?

L'exobiologiste Henri Kalvin était sarcastique dans ses propos, mais ce n'était là qu'une question de nature à faire débat sur l'objectivité de ses camarades.

  • Il y a une activité volcanique au cœur de cette Lune, et aussi peut-être des fumoirs comme sur Terre. La vie, nous le savons tous, peut se développer dans les milieux les plus extrêmes, à condition bien sûr qu'il y ait d'autres éléments favorables à leur viabilité, ce qui n'est pas impossible dans cet océan. Répondit Edouard. Et puis vous avez vu ses formes rouges prises dans la glace, on dirait bien des algues !

  • Oui, répliqua Simon, et pourquoi pas une vie microbienne ou bactériologique, ce serait même la manière la plus probable de la trouver ici !

  • Ou fossile... Lança Franck de sa cabine, au travers de leur écouteur.

  • N'oublions pas une chose, et pas la moins importante, rétorqua Henry. Nous allons peut-être explorer l'intérieur d'un réservoir vide. Mais qu'il soit vide ou débordant de vie, la forme que celle-ci prendra n'est pas le plus important. Ce qui l'est, c'est comment cet océan s'est formé, comment il est arrivé là et pourquoi. Peut-être aurons-nous des réponses ici. Nous allons plonger dans une eau extra-terrestre, gardons bien cela en mémoire. C'est du jamais vu et du jamais fait. Il y a vingt ans, avant que l'on trouve de l'eau sur Mars, personne n'aurait imaginé qu'une expédition humaine soit un jour possible sur Europe. Puis tout s'est accéléré. La technologie, les découvertes et les financements se sont débloqués. Et c'est grâce à l'eau, et seulement à l'eau, que l'on doit notre venue. La vie, sur Mars, on l'a trouvée sous forme de bactérie fossile. Mais l'eau, à l'état liquide, dans ce milieu aussi hostile, la voilà la grande découverte ! La différence, c'est que sur cette Lune, nous savons que l'eau est présente et que l'environnement y est adéquat pour permettre son état liquide. Maintenant, nous devons tenter de comprendre son origine. Et là, oui, s'il y a de la vie, nous la trouverons et cela constituera la plus grande découverte de ce siècle. Mais concentrons-nous sur la nature de ses fonds marins, de ses courants et de sa genèse.

Le convoi arrivait au bout de la gorge face à l'immensité du Lac de Vostok, avec en son milieu l'imposante structure du Ice Slide à l'arrêt, recouvert d'une fine pellicule de glace. Une légère fumée blanche presque transparente s'échappait du trou creusé en une pente de trente degrés et se perdait dans le vide de l'espace.

  • Le moment tant attendu arrive enfin. Veuillez-vous préparer au froid polaire et aux radiations mortelles, nous nous apprêtons à faire le grand plongeon.

Franck sortit le premier. Il avait enclenché le système de décrochage pour libérer du convoi la rampe de lancement et l'aqua nef. A peine eut-il senti la surface dure et glissante d'Europe sous le plomb de ses semelles qu'il fut déséquilibré et chuta lentement sur la glace. Les autres l'entendirent rire dans leur casque au moment où ils sortaient.

  • Attention les gars, ça glisse Les prévint-il.

Puis il s'écria dans le micro :

« C'est encore un petit pas pour l'homme, mais une chute de géant pour l'humanité ! »

« Sort tes griffes, Franck ! Répondit quelques minutes plus tard la voix du commandant de la station orbitale. Le petit interrupteur rouge sur ta ceinture à droite. »

En enclenchant le bouton, des pointes sortirent de ses semelles. A l'aide d'une télécommande, Franck guida la rampe jusqu'au bord de la cavité et l'inclina pour la descente.

Les quatre hommes prirent place dans le sous-marin. Le long tunnel obscur de quatre kilomètres s'étendait devant eux. Franck, aux commandes, s'assura que tous les instruments étaient opérationnels.

L'engin se décrocha de sa rampe de lancement et glissa à vive allure dans le tunnel de glace. Franck et les autres se cramponnèrent au siège dans lequel ils étaient enfoncés. A mi-chemin, les fusées de ralentissement à l'avant du sous-marin s'allumèrent jusqu'au manteau de glace plastique. A ce moment-là, Franck lança les turbines arrières et coupa les rétrofusées afin de percer et d'offrir au submersible une meilleure pénétration dans cette surface plus molle. Le Tardigrade s'enfonça dans la boue blanche et glacée jusqu'à ce qu'enfin l'obscurité des eaux d'Europe s'ouvre devant lui.

L'équipage se préparait à pousser de grands cris de joie, mais n'eurent que le silence du souffle coupé dans la voix lorsque les ténèbres sous-marine apparurent. Leurs yeux écarquillés ne voyaient rien, mais leur imagination remplissait leur tête d'images fantasmagoriques.

Franck ouvrit les ballastes et alluma les projecteurs dans des eaux sombres et encore vierges de toute présence humaine éclairée.

 

 

AU CŒUR DES ABYSSES

 

 

Franck, Edouard, Simon et Henry, avaient les yeux plongés dans l'obscurité déchirée des projecteurs. Le dessous de la calotte glacière ressemblait à un chaos gigantesque d'icebergs agglutinés les uns aux autres. De longues lames de glace transparentes de plusieurs mètres sortaient telles des lances jaillissant d'amas de cristaux disséminés un peu partout dans les interstices des inlandsis.

  • Voici les premières données de l'océan d'Europe, s'exclama Simon tout excité. C'est bien de l'eau salée, un virgule zéro vingt gramme au millilitre, sa température est de deux degrés Celsius, la pression est d'un bar et demi au centimètre carré, et elle est en ce moment de... Presque cinq cent bars ! Cela doit être dû à l'épaisseur de la glace. Nous amorçons maintenant notre descente dans les profondeurs abyssales.

Tandis que le Tardigrade plongeait, un courant l'emporta brusquement hors de sa trajectoire. Franck tenta de basculer en utilisant les propulseurs latéraux mais ils étaient pris dans un couloir d'eau sinueux comme dans un rapide. Une alarme retentit dans le cockpit, les instruments de bord clignotèrent et les aiguilles de température et de pression s'affolèrent. L'équipage, cramponné à son siège, fut balloté dans tous les sens. Chahuté entre les parois des glaciers formant la calotte de surface, le Tardigrade fut projeté à près de cent kilomètres heures sur une concrétion de la taille d'un pic d'une centaine de mètres et éjecté du courant en emportant avec lui d'énormes morceaux de glace.

  • Merde s'écria Edouard, que s'est-il passé ? J'ai l'impression d'être passé dans une essoreuse !

Franck essaya de faire repartir les moteurs afin de retrouver un équilibre stationnaire et de rester à un niveau stable de flottaison, mais seul le propulseur principal et les deux verticaux fonctionnaient encore.

L'aiguille du manomètre, servant à mesurer la pression, n'avait pas résisté au choc et seulement trois des huit bras mécaniques étaient en état de fonctionnement. Les autres avaient soit été arrachés, soit subit des dommages et ne pouvaient plus être articulés.

  • Est-ce qu'on sait au moins de combien de mètres avons-nous dévié ? Demanda Henry.

  • Je crois que c'est en kilomètres que l'on peut calculer notre détour ! Répondit Franck. Et tant que le dispositif acoustique de repérage reste muet, il sera impossible de retrouver le signal de notre point de départ.

  • Qu'est-ce que ça veut dire ? S'alarma Simon. On est perdu ? On ne peut pas faire demi-tour ?

  • Impossible, répondit Henry. Si nous avons bien dévié, ne serait-ce que d'un ou deux kilomètres, nous mettrons des heures à retrouver l'entrée du pipe, et quand bien même nous la retrouverions, comment pourrions-nous redéfinir notre trajectoire ? Ce que nous avons de mieux à faire, c'est de déclencher notre balise de secours, augmenter le générateur d'ondes acoustiques et envoyer une de nos deux sondes retrouver le signal. En attendant, puisque nous sommes bloqués ici, autant continuer la mission du mieux que l'on peut.

Franck soupira.

  • Je savais qu'il allait nous porter la poisse à nous souhaiter bonne chance. Henry a raison, on ne peut rien faire d'autre qu'attendre alors autant profiter de ce temps pour explorer un peu le coin, non ? Le sonar est toujours en état et les projecteurs sont intactes, nous n'avancerons pas à l'aveugle. De toute façon, même si ça prend des heures, la sonde trouvera le signal et nous retrouvera après. Puis, si besoin est, nous effectuerons quelques réparations à l'extérieur. Ca donnera à deux d'entre nous l'occasion de nager dans l'eau d'Europe !

Franck coupa le moteur principal, lança une légère poussée des réacteurs verticaux et amorça une descente en progression lente vers les fonds marins.

Les ténèbres éclairées dévoilèrent un nuage dense de neige marine. Franck tapotait de temps en temps le cadran du manomètre, mais l'aiguille restait immobile.

  • Nous sommes maintenant à une profondeur de deux mille cinq cent mètres en dessous de la glace. On pourrait peut-être recueillir quelques échantillons de ces déchets afin de savoir s'ils sont de nature minérale ou organique.

  • Je m'en occupe ! S'écria Simon, tout en se mettant aux manettes de l'un des bras mécaniques.

Au même moment, deux mille mètres plus bas, le sonar repéra un plateau océanique d'une surface d'environ un kilomètre carré. Tandis qu'ils descendaient, Henry regardait par le hublot d'observation et remarqua un ballet de faibles lueurs bleutées en contre-bas.

  • Je ne sais pas ce que c'était les amis, leur dit-il d'un ton enjoué, mais il y a du mouvement dans les bas-fonds. Peut-être un phénomène géothermique ou volcanique mais j'ai hâte de vérifier ça de plus près !

Franck enclencha la sonde thermique et le filtre Doppler, scrutant le moindre mouvement dans l'eau, puis lança la deuxième sonde autonome afin d'effectuer une cartographie environnante des lieux.

  • S'il y a une source de chaleur ou de la vie quelque part en bas, on sera très vite fixé, se dit-il les yeux rivés sur les écrans et les oreilles à l'écoute.

Alors que le feu des projecteurs commençait à dessiner les contours étranges et tordus de quelques formations rocheuses, de faibles signaux sonores signalèrent d'infimes variations de longueurs d'ondes en direction du plateau, esquissant des milliers de petits mouvements furtifs sur le radar. Les quatre hommes, se tenaient bouches bée face à un paysage qu'aucun d'eux n'aurait osé imaginer. A deux mètres au-dessus du sol, Le Tardigrade balayait de lumière ce qui ressemblait à un jardin exotique sauvage et sombre, grouillant de créatures luminescentes aux formes légères, transparentes et gracieuses. Denses et luxuriantes, la faune et la flore parcouraient et grimpaient sur les architectures rocheuses à l'aspect lisse et arrondi. Arabesques, arches et pics de silicate s'étendaient à perte de vue étranglés par de longues tiges parsemées de fines franges aux palmes duvetées. Des lierres et de grands filaments dansants, tournoyaient et ondulaient dans les courants marins. Ce microcosme illuminé et agité par un foisonnement d'organismes extraterrestres, offrait aux explorateurs un relief de monde perdu légendaire.

  • Mes amis, prononça solennellement Franck, je propose que l'on nomme cet endroit : Le Jardin d'Europe.

Tous acquiescèrent en silence, le sourire aux lèvres.

Une nuée de fines créatures ressemblant à de minuscules calmars chatoyants parés d'ailettes transparentes se déplacèrent en banc devant le Tardigrade qui avançait lentement.

  • Le système vidéo fonctionne toujours n'est-ce pas ? Demanda Henry paniqué.

Franck regardait le voyant lumineux des caméras haute définition clignoter, mais quelque chose d'autre le préoccupait.

  • Ne t'inquiète pas pour la vidéo, ça tourne, mais nous aurons du mal à extraire des échantillons de roche. Les derniers bras mécaniques qui restent ne sont pas adaptés pour cela. Le seul moyen serait que quelqu'un sorte réparer le bras central à bâbord. D'après ce que je vois de son état, il n'y a que quelques soudures à effectuer.

Au même moment, deux étranges échos de forte intensité venant de la surface furent détectés par le sonar. Tous s'arrêtèrent, comme saisis d'une peur enfantine. Dans un monde inconnu baigné de silence, le moindre bruit suscite les plus vives terreurs. « Sûrement un mouvement de la calotte glacière dû aux marées » supposa Simon d'un ton faussement rassurant.

Le Tardigrade se stabilisa à un mètre cinquante au-dessus d'une surface rocheuse un peu plus dégagée. Edouard se porta volontaire pour une sortie. Henry proposa de l'accompagner afin d'assurer sa sécurité lors des réparations. Dans la chambre d'équipement, ils enfilèrent leur scaphandre, vérifièrent le matériel et entrèrent dans le caisson de décompression. Quand celui-ci fut submergé d'eau glacée, le sas s'ouvrit sur les ombres du Jardin d'Europe. Edouard et Henry allumèrent les deux petites lampes sur leur casque et s'élancèrent au milieu d'un groupe de micro-organismes ressemblant à des lucioles de mer. Ceux-ci s'écartèrent en formant un tourbillon sur leur sillage, comme une nappe de brume phosphorescente. Au-dessus d'eux, les faisceaux de lumière perçant la nuit noire du ciel marin ne révélaient qu'une pluie de neige marine toujours plus dense.

A l'intérieur du sous-marin, Franck et Simon reçurent les données de l'analyse préliminaire des agrégats prélevés dans l'eau. Ceux-ci indiquaient une forte présence de silicates et de fer ainsi qu'une faible teneur en carbone et matière organique. Mais le plus inquiétant était le haut niveau de radiation et de dioxyde de souffre émit par les échantillons. Comme si les débris venaient de la surface. Le sonar émit de nouveaux échos plus importants venant de la croûte glacière.

La partie extérieure du submersible était salement endommagée. Une large et longue entaille courait sur la carlingue jusqu'à l'endroit où devait se trouver deux des bras mécaniques arrière. L'habitacle pressurisé avait été épargné de peu.

Tandis qu'Edouard commençait les soudures sur la bielle centrale du Tardigrade, Henry remarqua que la température de l'eau était plus chaude qu'elle n'aurait dû être par rapport à sa densité. Il vérifiait encore les données de sa sonde thermique lorsque son sonar s'affola en quelques secondes. Un remous dont la source se situait à peine à deux mètres de lui venait de le traverser. D'après l'intensité de l'écho, la chose en mouvement était non seulement très rapide mais devait mesurer pas loin de neuf mètres de long.

  • Vous avez vu ça ? Demanda Henry affolé.

Franck et Simon dirigèrent les projecteurs du sous-marin au-dessus d'eux et balayèrent l'obscurité. Edouard s'était lui aussi arrêté dans son travail mais pas pour les mêmes raisons. Une membrane rougeâtre sombre et poisseuse s'était collée sur les gants métalliques de son scaphandre, la même substance qui était prise dans la glace en surface et qui s'était greffée dans la brèche du sous-marin.

  • Je crois qu'on a ramassé l'une de ces fameuses algues rouges quand on a heurté l'un des blocs de la calotte subglacière, ce qui pourrait expliquer que nos appareils aient été déréglés. D'après ce que je vois, elles émettent des interférences électromagnétiques sur ma combinaison et...

Un signal lumineux se déclencha dans le cockpit du Tardigrade. C'était le scaphandre d'Edouard qui subissait une dépressurisation et une chute de température. Il entendait Franck et Simon lui crier de rentrer immédiatement à bord. La matière rouge organique semblait dissoudre, par un procédé chimique, le revêtement de sa combinaison. Pris de panique, il tenta de s'en débarrasser sous le regard médusé d'Henry qui se jeta sur lui pour l'aider. Mais l'algue s'était amalgamée avec le gant.

  • Je ne peux plus respirer ! Hurlait Edouard en tentant d'enlever son casque.

Henry lui bloqua les bras tout en lui disant de se calmer et de respirer lentement.

Sur les écrans, Franck voyait que l'intégrité du scaphandre était touchée et que les signes vitaux d'Edouard avaient atteint un seuil critique.

  • Ramène-le à bord ! Cria-t-il à Henry.

Les yeux d'Edouard étaient rouges et sa peau pâle laissait apparaître d'énormes veines bleues qui grossissaient à vue d'œil. L'algue avait maintenant perforé la combinaison et l'eau glacée d'Europe s'y engouffrait en même temps que de l'oxygène s'en échappait dans un panache d'eau en ébullition. Henry n'arrivait plus à soulever le corps inerte d'Edouard. En découvrant dans le scaphandre rempli d'eau ensanglanté le visage bleu de son ami, déformé en un rictus de terreur et les yeux rouges exorbités, il comprit qu'il tenait dans les bras son cadavre. A peine l'équipage eut-il le temps de le pleurer que le sonar s'affola de nouveau. La chose de tout à l'heure rodait encore plus près et son ombre venait de frôler Henry, le balayant dans sa houle.

  • Vous l'avez vu ? Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-il le souffle coupé.

Simon regarda les images enregistrées du sonar.

  • D'après le schéma de l'écho, l'objet est rapide et se déplace par reptation, on aurait à faire à une sorte de grand serpent de mer... Tu ferais mieux de te bouger le cul et de ne pas trainer dans le coin, le sonar continue de clignoter dans tous les sens comme un feu d'artifice !

  • Je n'arrive pas soulever Edouard, je ne vais pas le laisser ici quand même !

  • Tu n'as pas le choix, reprit Franck. On récupérera son corps quand la menace sera passée. Si tu ne te grouilles pas pour revenir, on devra vous ramasser tous les deux ! Est-ce que tu comprends ?

A quelques mètres du sous-marin, un énorme pic de glace s'écrasa sur le plateau, provoquant une secousse et une onde de choc qui déstabilisa Henry et engendrant une panne générale de tous les appareils de mesure et de contrôle du Tardigrade ainsi que de son système d'éclairage. En se relevant plongé dans l'obscurité, les deux lampes endommagées fixées sur son casque, Henry remarqua quatre petites lueurs bleutées qui flottaient au-dessus de sa tête. Celles-ci se rapprochèrent jusqu'à se retrouver à quelques centimètres de lui. Pendant qu'il était hypnotisé par ces petites bulles phosphorescentes, Franck et Simon réussirent à faire démarrer le générateur de secours et les torches du sous-marin déchirèrent à nouveau la pénombre. La clarté soudaine révéla aux yeux d'Henry, l'horreur qui se cachait derrière ces lucioles qui l'entouraient. Elles n'étaient en fait que les extrémités luminescentes de quatre longues et fines antennes sortant d'une bouche de lamproie monstrueuse qui déployait maintenant ses immenses rangées circulaires de dents pointues et crochues. Quand il voulut se dégager, le corps du monstre qui s'était enroulé dans l'ombre autour de sa taille se serra violemment jusqu'à déformer son scaphandre et lui briser les côtes. Franck et Simon entendirent les cris de terreur et de souffrance d'Henry et le virent, impuissant, se faire broyer sous l'étreinte mortelle du serpent de mer avant d'être avalé de moitié dans sa large gueule. Alors que le monstre terminait d'ingurgiter sa proie, le sonar se remit à émettre de terribles échos. Des morceaux de glace de plusieurs mètres de diamètre tombèrent comme une pluie de météorites autour d'eux. L'un de ces énormes blocs s'effondra sur le serpent et arracha toute une partie du plateau, entraînant avec lui le Tardigrade. Franck et Simon essayèrent de redémarrer les moteurs, mais le choc de l'impact semblait les avoir mis hors d'état. L'alarme d'étanchéité retentit dans l'habitacle puis s'atténua en même temps que tous les instruments de bord et les lumières. Le submersible coulait inexorablement dans les abysses.

  • On ne survivra pas à de telles profondeurs ! S'exclama Simon. L'aqua nef est trop endommagé !

Franck décida d'enregistrer un dernier message dans l'espoir qu'il soit un jour retrouvé.

A travers le hublot qui commençait à se fissurer, des lignes lumineuses de couleur émeraude se dessinèrent en craquelures au fond. Comme si le sol, tel une fine pellicule blanche boursouflée de cloques, se déchirait sous le bouillonnement d'un magma verdâtre. Le faible rayonnement qui en émanait dévoilait dans un clair-obscur la réalité macabre qui les entourait. Du fond de cette plaine abyssale en ébullition s'élevait un enchevêtrement d'impressionnantes côtes osseuses pétrifiées. Franck et Simon virent avec horreur se profiler les ombres de la cage thoracique d'un monstre titanesque. Ils comprirent que le plateau qu'ils pensaient explorer n'était autre que le point de rupture d'une de ses côtes, portant les stigmates d'une terrible blessure. Bientôt, des rais de lumière fendirent l'obscurité et libérèrent de leur bulle des milliers de tentacules transparents et électriques qui saisirent le sous-marin dans leurs griffes. Franck et Simon sentirent une décharge les paralyser violemment. Encore conscient, Franck entendait la structure du Tardigrade se déformer sous la pression et apercevait derrière les fêlures de plus en plus grosses qui lézardaient sur le hublot le gouffre vivant et affamé de cette chose qui s'apprêtait à le dévorer. La décharge électrique permit pendant quelques secondes aux instruments de se remettre en marche. Franck expédia vers la sonde le message posthume qu'il avait enregistré.

 

 

 - JUPITER ORBITER V INTERNATIONAL ALLIANCE OF NATION -

 

 

Rapport de la Station Internationale JOVIAN sur les modifications géochimiques et atmosphériques d'Europe :

Après l'échec de la mission « Ice Slide » et la perte de son équipe, dont le dernier message signalait une vie extraterrestre sous-marine extrêmement hostile et mortelle pour l'homme, les changements climatiques et physiques de la Lune Europe se sont considérablement accélérés. Cela fait à peine six mois que ces tragiques évènements ont eu lieu et l'épaisseur de la glace a non seulement diminué de moitié dans les zones les plus froides, mais nous constatons également une désolidarisation de celle-ci de plus en plus importante. Certains endroits, comme le Chaos de Conamara, laissent désormais apparaître l'océan. Le réchauffement des eaux d'Europe, responsable de cette fonte des glaces, semblerait avoir été provoqué par la mission « Ice Slide ». Celle-ci, par le forage trop important de sa surface, aurait laissé les radiations joviennes de Jupiter et de Io la réchauffer et relâché ce que l'on sait être maintenant une algue rouge très corrosive et hautement chargée en carbone, qui était jusqu'alors prisonnière de la glace. Enfin, l'intervention humaine dans ces eaux et la chute du trépan à pile nucléaire ont accéléré le processus de réchauffement à n'en point douter. Quant à l'atmosphère de la Lune, elle semble se densifier en diazote, dioxygène et dioxyde de carbone, diminuant ainsi les effets néfastes du tore de Io. Nous pouvons affirmer que nous assistons à une terraformation accidentelle d'Europe.

Docteurs Meyer et Böhm

 


Publié le 31/03/2024 / 24 lectures
Commentaires
Publié le 31/03/2024
Une nouvelle écrit pour une anthologie de science-fiction sur le thème de l'océan. Quelque contrainte à respecter au-delà du thème comme le nombre de signes et le délai d'un mois pour la rédaction. Je suis passionné de science-fiction et d'astronomie alors j'ai eu l'idée de développer une histoire dans un océan extraterrestre tout en restant dans une certaine forme de réalisme en situant l'action sur l'une des Lunes de Jupiter comportant hypotétiquement un océan sous sa couche de glace. Cette histoire date de 2015 et elle parut dans l'anthologie Continuum Légendes Abyssales des éditions Otherlands en 2016
Publié le 31/03/2024
Une belle réussite, bravo à vous, l'écriture vous réussi aussi très bien. Pourriez vous mettre cette présentation dans votre bio et mettre un avatar à votre profil ? Cela renforcerait et porterait davantage votre texte proposé. Encore bravo.
Publié le 31/03/2024
Bonjour et bienvenue Ed. Un texte carré et bien organisé en plus d'être bien écrit, bravo. C'est difficile comme genre la SF car il faut partir à la fois de zéro et tout imaginé et en même temps faire fasse aux nombreuses références dans le domaine et oser malgré tout à s'y frotter. Ce que j'aime particulièrement dans votre texte et qui est une belle prouesse, c'est d'arriver avec une belle dextérité à y mettre du descriptif, du narratif, du suspens, du technique qui rend plus que crédible chaque partie de votre nouvelle et ce, de bout en bout avec une régularité qui ferait pâlir un métronome. Je trouve aussi qu'il est intéressant de réfléchir également plus loin que le bout de notre nez et de notre Terre pour s'enquérir des enjeux y compris climatiques du plus lointain. Un grand bravo, merci d'avoir publié votre texte ici, souhaitant vous retrouver à nouveau sur d'autres textes.
Publié le 31/03/2024
Merci beaucoup pour votre temps et votre retour, ça fait vraiment plaisir. J'aime beaucoup le style de la sf aussi pour le temps qu'il est necessaire de s'y consacrer. Livre sur les différents sujets que l'on va traiter dans son recit afin de rester crédible dans les descriptions. On apprend et découvre en même temps. Le plus dur reste l'équilibre entre le trop et le pas assez. Merci pour la critique et l'accueil. Au plaisir de vous lire aussi
Publié le 31/03/2024
Oui c'est tout à fait cela, c'est le gros piège des passionnés, vouloir tout donner trop vite ce qui fait que cela devient très vite lourd et indigeste. Et vous êtes parvenu à ce ténu équilibre qui est un gros défi pour tout auteur. L'écriture c'est beaucoup de travail et de maîtrise en ne perdant jamais de vus que si l'on publie c'est que l'on écrit pour les autres, et qu'il est nécessaire de s'oublier et de se réfréner pour laisser au lecteur la plus grande des places.
Publié le 02/04/2024
Je découvre avec beaucoup d'admiration non seulement le travail d'écriture mais aussi la fertilité de l'imagination de l'auteur, sa souplesse et sa verve conduisant la lecture dans un plaisir proche du rêve, mais plongé dans une réalité, dans chaque détail, fait surgir la subtilité de l'écriture. Bravo je recommande particulièrement ce texte à tout ce que la science-fiction passionne. Bravo et encore merci pour ce partage. F Etienne
Publié le 02/04/2024
Merci beaucoup pour ce message et votre retour. Au plaisir de vous lire
Publié le 03/04/2024
C'est bien écrit. Bien que la science fiction ne soit pas ma tasse de thé, c'est bien écrit. Bravo ! Un petit conseil toutefois, il y a près de 6.000 mots. C'est trop long pour un texte sur un site littéraire. En ce qui me concerne, il est très rare que je lise des textes de plus du tiers. Je n'ai pas pu lire comme j'aime, lentement, en profondeur. ;-) Pourquoi ne pas étaler de telles pièces en 4 ou 5 publications ? Vous gagneriez, je pense, en lisibilité. Mais ce n'est que mon avis personnel. ;-)
Publié le 03/04/2024
Merci a vous pour votre retour et votre temps, d'autant plus que ce n'est pas votre lecture habituelle. Il est vrai que le format cours se prête mieux à la lecture numérique, même si je trouve de mon côté que 6000 mots reste encore une taille assez petite pour une nouvelle. La lecture numérique, sur tablette ou liseuse se fait de plus en plus et certain n'héiste pas lire d'énorme pavé. Personnellement, je préfère le format papier. Je dirais que contrairement au format papier ou le lecteur sera plus indulgeant dans l'intéret de sa lecture avec l'histoire où il tournera encore quelques pages avant de le refermer son livre pour prendre la poussière si cela ne l'interesse pas plus, au format numérique, il suffira de quelques lignes pour l'éteindre définitivement. C'est pour cela qu'il sera toujours préférable d'écrire du format cours ou du feuilleton sur internet ou en numérique afin de captiver ses lecteurs. J'aime bien l'idée du feuilleton. Pourquoi pas pour la prochaine. Merci a vous
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