En creusant dans la terre une flaque de nuit
Leurs mains ont touché l’or d’un rêve d’existence
Que la glace a fondu comme un mur de silence
Dans un ruisseau de sel où lentement tout fuit.
Les cristaux de la lune et leur pâte de fruit
Habillent leur regard d’une écharpe d’enfance
Drapée autour de mots éteints sans résistance
Dans leur gorge de serf tranchée au moindre bruit.
Ils glissent sous la peau des images de l’ombre
Dont les rides de sang coulent dans la pénombre
Sous l’œil blafard et crû d’un lointain mirador.
Et quand leur bouche boit une dernière larme
C’est le velours du sol qui déchire le charme
D’un long soupir de paix lâché comme un trésor.
Francis Etienne Sicard Lundquist
Soierie de marbre @2014