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Du  bruit brouille l’enfer enferrant dans la brume

Des torches de chair nue et de l’huile de lin

Qu’un échanson charmant et son regard félin

Couvent de convoitise avec un bout de plume.

 

Halé par le soleil un oiseau de l’écume

Apporte à bout de bec de l’eau de son moulin

Comme on offre du ciel au triste chatelain

Qui porte encore un jour ce si sombre costume.

 

Des radeaux d’arc en ciel couverts d’or et d’argent

Scintillent dans la nuit près d’un feu voltigeant

Sur le bord de la terre où danse une aile d’ange.

 

Est-ce déjà le temps de glisser le fermoir

Sur un livre de vent percé par un semoir

Et puiser dans le sel de l’eau pour le mélange ?

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist @2024


Publié le 20/05/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 21/05/2024
Beaucoup de légèreté dans ce poème après un début bouillonnant dans les entrailles des enfers. Et il a fallu toutes les plumes, celle de l’oiseau portée par celle du poète qui s’en est remis à celle de l’ange pour s’élever là où le beau devient promesse et où l’ultime mélange consacrera l’audace de n’avoir pas abdiqué. Merci Francis Etienne.
Publié le 23/05/2024
Cher Léo, ton œil toujours si perçant a su traduire avec brillance le mouvement de ce poème. Parfois la poésie est considérée comme un embellissement d'une vision dont l'auteur gratifie le lecteur, par l'éblouissement de la langue. Mais la poésie doit aussi exprimer la dureté d'un monde, dont, tel un magicien, le poète rapporte la laideur, l'habillant de l'éblouissement de la langue. Ainsi, le texte reste beau, mêlant à cette beauté la dureté ou la laideur. Le seul moyen qu'il a, pour ainsi dire, d'exprimer avec souplesse et fluidité la dualité du beau et du laid, passe par l'isolation du mot et son association avec un autre mot, qui « l'habille ». La technique d'écriture, que j'ai développée depuis des années, consiste systématiquement, et désormais presque instinctivement, à glisser la laideur ou la dureté dans un étui de lumière, avec lequel le cristal ou la soie de certains mots tissent le voile transparent de la beauté. Il est rare que je puisse écrire une œuvre béate, parce que, comme tu le précisais dans un commentaire précédent, le sens de la justice, et pour jouer avec les mots, de la justesse, est nécessaire et indispensable à l'écriture poétique. Sans lui, l'écriture est une image. Merci encore Léo. Cordialement, F. Étienne. Des feuilles de soleil qu'un souffle d'or balance Rougissent l'horizon de tant de nonchalance.
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