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Elles passent leurs mains sur des fourches de lin

Que les vents de la nuit rongent à leur prière

Dévêtant les embruns des rides de bannière

Dont souvent le sel pur perce le cristallin.

 

Leurs doigts touchent le poids d’un demi-esterlin

Et caressent l’orfèvre habitant la clairière

Où jadis la fougère embaumait la verrière

Suspendue au silence en feuilles de vélin.

 

Pourtant si les remous d’une vague soyeuse

Ebouriffent la peau d’une dune joyeuse

Elles contemplent le soir et se fondent au miel.

 

Car la vertu d’un cœur enivré d’espérance

Conduit toujours les dieux au royaume de France

Quel que soit son destin et la couleur du ciel.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Feuillets d'argent @2015


Publié le 24/06/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 26/06/2024
Un poème sensuel et à fleur de peau, livré aux mains expertes en douceur appliquée. Qu’il fait bon vivre étendu en ces rimes bienveillantes. Merci pour ce temps suspendu Francis Etienne.
Publié le 29/06/2024
Cher Léo, oui tu connais désormais mon intérêt pour la sensualité. Depuis très longtemps j'analyse la sensualité dans ma vie et j'ai observé avec quelle rapidité et avec quelle suavité elle nous fait entrer dans des mondes de rêves et non de réalités. La sensualité est en fait la cousine de la sensibilité. L'une comme l'autre se fonde sur la capacité de notre intelligence à jouir d'une façon « virtuelle ». D'ailleurs on voit bien qu'une autre cousine de la sensualité de la sensibilité, je parle de la sexualité, n'est plus sous le contrôle de notre intelligence, puisqu'aujourd'hui on constate que la prime jeunesse jeunesse comme la jeunesse adulte se satisfont « de virtualité ». La poésie est seule capable de créer de la sensualité parce qu'elle est déjà dans le monde du rêve. C'est certainement pour ça que les toutes premières remarques sur mon écriture se font sur la sensualité du poème : on les trouve trop riches, l'abondance des images est indigeste, parce que le lecteur ne peut pas absorber autant de sensualité en si peu de mots. Or c'est précisément la marque de ma recherche qui creuse le sable chaud de la sensualité. Alors, tu le dis : « il fait bon vivre étendu en ces rimes bienveillantes » ce que je comprends comme 'étant l'expression d'un plaisir que tu as pris, détaché de toute chair; de toute peau, de toute image même et cela tu le dis « bienveillant » parce que « le beau est le bien ». Cher Léo pardon pour mon bredouillage philosophique tardif ! Merci encore Léo pour ce magnifique échange. Cordialement, F Étienne. Le cristal froufroutant d'une dentelle en or Se glisse sur la bouche et le désir s'endort.
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