L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture
PARTAGER

Dans la laine du soir j’égraine un chapelet

Détachant de la nuit des gouttes de silence

Que je plie en priant avec grande imprudence 

Comme si je tissais les fils d’un mantelet.

 

Des larmes de ferraille au bout d’un bracelet

Dégoulinent d’un miel dont la luminescence

Embrasse les yeux nus de mon adolescence

Passée au bord d’un cri sous un soleil paillet.

 

J’invente à bout de bras des marbres de dentelle

Dont les ailes de soie en forme de coupelle

Etouffent le parfum des boucles du jasmin.

 

Et pourtant sous mes mots recouverts de cytise

Coule un fleuve de sang aux reflets de banquise

Que les pierres du temps gonflent d’un parchemin.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Feuillets d'argent @2015

 

 

 

 


Publié le 21/06/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 23/06/2024
J’aime beaucoup dans le champ religieux l’expression se recueillir car s’est un peu par le biais de l’introspection, se cultiver soi-même pour (s’) offrir quelque chose de meilleur. Une forme d’alchimie de l’âme transformant le plomb en or. Ce poème invite je trouve au renouveau.
Publié le 23/06/2024
Cher Léo, quelle magnifique analyse et surtout quelle belle expression : « se recueillir ». Nous sommes tous les seuls compagnons de nous-mêmes. Et en se parlant le soir, en s'endormant, on apprend beaucoup de nous-mêmes. Tu parles avec tant de justesse : « de l'alchimie de l'âme transformant le plomb en or ». La poésie est une alchimie. Le poète transforme les griffes des lettres de plomb de l'imprimeur en or pour l'esprit d'un cœur quelconque qui ne connaîtra jamais. Le mot même d'alchimie est un mot du monde de la poésie. Que ne s'imagine-t-on pas sous ce mot là ! Le mystère de la connaissance, la soif de l'or, l'espoir, la puissance, que sais-je ? Un poète peut apprendre beaucoup d'un alchimiste. Il y trouvera des flonflons de mystères qui le raviront. Il y admirera le rituel moliéresque de la parole qui lui serviront plus tard à écrire avec humour, Enfin, il se posera la question de savoir s'il faut y croire après tout. Le poète transforme le monde en confettis de lumière, comme l'alchimiste transforme le plomb en or. La puissance du poète est celle des mots qu'il emploie non pas comme des serviteurs mais comme des maîtres, car le poète est esclave de la beauté. Casanova, au tout début de son histoire de ma vie, a cette expression qui résonne souvent en moi : « j'ai toujours été l'esclave de mes sens. ». Je crois donc que le poète lui aussi est bien l'esclave de ses mots. Merci encore cher Léo. Cordialement, E. Étienne. Le froissement sucré d'une feuille de vigne Comble tous mes désirs d'un sentiment insigne.
Publié le 23/06/2024
Cher Léo, quelle magnifique analyse et surtout quelle belle expression : « se recueillir ». Nous sommes tous les seuls compagnons de nous-mêmes. Et en se parlant le soir, en s'endormant, on apprend beaucoup de nous-mêmes. Tu parles avec tant de justesse : « de l'alchimie de l'âme transformant le plomb en or ». La poésie est une alchimie. Le poète transforme les griffes des lettres de plomb de l'imprimeur en or pour l'esprit d'un cœur quelconque qui ne connaîtra jamais. Le mot même d'alchimie est un mot du monde de la poésie. Que ne s'imagine-t-on pas sous ce mot là ! Le mystère de la connaissance, la soif de l'or, l'espoir, la puissance, que sais-je ? Un poète peut apprendre beaucoup d'un alchimiste. Il y trouvera des flonflons de mystères qui le raviront. Il y admirera le rituel moliéresque de la parole qui lui serviront plus tard à écrire avec humour, Enfin, il se posera la question de savoir s'il faut y croire. Le poète transforme le monde en confettis de lumière, comme l'alchimiste transforme le plomb en or. La puissance poète et celle des mots qu'il emploie non pas comme des serviteurs mais comme des maîtres, car le poète texte est esclave de la beauté. Casanova, au tout début de son histoire de ma vie, a cette expression qui résonne souvent en moi : « j'ai toujours été l'esclave de mes sens. ». Je crois donc que le poète est bien esclave des mots. Merci encore cher Léo. Cordialement, E. Étienne. Le froissement sucré d'une feuille de vigne Comble tous mes désirs d'un sentiment insigne.
Connectez-vous pour répondre