L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

Il pend au bout du soir des gouttes de grenade

Dont le vermeil éclat coule d’un jour éteint

Qui passe du sommeil au rire cabotin

D’un nuage de vent barbouillé d’une arcade.

 

Des silences de sucre et des bruits de parade

Traversent en bateau sous un pont florantin

Tressé du fil d’un temps dont le profond instinct

Flaire la nudité d’une noix de muscade.

 

Page à page le soir verse du souffre d’or

Sur les dunes de daim couvertes du trésor

D’un souffle enrubanné d’un parfum d’anisette.

 

Quelques grillons de glace aux ailes de papier

Touchent le monde en fleur comme un doigt de drapier

Qui coudrait la couleur d’un seul coup de baguette

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2023

 


Publié le 05/05/2024 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 07/05/2024
On sent poindre les plus beaux rêves après avoir profiter des plus beaux banquets dont les effluves paradent jusqu'au bout des sens. On sent poindre le rêve, il est là, que l'on vogue avec lui sur les paisibles eaux florentines...
Publié le 08/05/2024
Cher Léo, le luxe de la langue n'a pas de limite et tu l'as très bien exprimé dans ce commentaire. Il est extrêmement difficile de saisir une effluve, un goût de vanille ou le reflet d'un instant qui se dissout dans l'instant. La poésie, comme la musique, sont des instruments de chimiste. On doit lier la pâte de la lumière à l'eau du regard et la mélodie au frisson de la bouche, qui s'entrouvre sous le plaisir de goûter aux fruits sucrés de la beauté. En écrivant, on n'est jamais sûr de la saveur des mots, car la poésie est l'art de goûter les délices de nos sens, et d'en rapporter de plus exactement l'infinie richesse dans des capsules de mélodie. Comme tu le sais, j'ai besoin de puiser dans l'opéra, et dans les voix qui le construisent, des éléments de cette alchimie. Parfois, je la trouve dans : « le Chevalier à la rose » parfois dans « Orphée aux enfers » parfois dans « Parsifal » parfois dans « Don Juan ». Un poète doit, comme un peintre, fabriquer ses couleurs. Merci encore Léo, nos échanges sont toujours pour moi, une seconde d'éternité. Cordialement, F. Étienne. Un nuage en dentelle égrène dans le ciel Les perles d'un silence au bruit torrentiel.
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