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Quand la mer se délie au cœur de la grenaille

Des lames d’algue en or comme du miel en pot

Epousent dans la soie un prince de tripot

Dont la joue en vermeil se couvre de broussaille.

 

Le regard d’un coquin posé sur la rocaille

Inonde la bruyère au clair d’un bout de peau

Et glisse au doigt tendu les couleurs d'un drapeau

Parce qu’on n’a de plaisir qu’au bras de la racaille.

 

Des flammes de jonquille et leur souffle de vent

Flottent sur les étangs et leurs lèvres de fange

Puis se posent enfin sur le toit d’un couvent.

 

La branche d’une nuit ira comme un tambour

Boire le bleu d’une encre et de sa longue alfange

Trancher le fil d’un temps en plein coeur du labour..

 

Francis Etienne Sicard Lundquist @2024


Publié le 21/05/2024 / 6 lectures
Commentaires
Publié le 21/05/2024
J’ai énormément aimé cette idée d’envelopper ces bons vieux bougres du drap de la bonté, celle des éléments et de la nature qui aiment sans distinction, car rien ne saurait être beau si la poésie n’embrassait pas tous ces enfants, méritants ou non !
Publié le 23/05/2024
Cher Léo merci encore une fois pour ta lecture de ce texte. Tous les morceaux de la réalité doivent être pris en compte pour écrire la vérité et la valeur morale de l'écriture n'existe que si l'on accepte d'en effacer la moralité. Tu serais étonné des domaines dans lesquels j'exerce l'écriture. On doit nécessairement aiguiser sa plume à des roches très dures, que la moralité condamne, pour pouvoir en extraire des mots, dont la puissance, comme celle du mal, ne nous épargne pas un dégoût. J'imagine qu'un chirurgien n'ouvre pas les entrailles de ses patients, sans exercer sa résistance à la révulsion. Pour le poète, les entrailles qu'il ouvre parfois, livrent à ses yeux des viscères, qu'il faut qu'il regarde. C'est peut-être étrange, mais cela fait partie d'une nécessaire connaissance de la vie, sans laquelle son expression serait celle des images d'Épinal, qui nous charment tous avec tant de plaisir. Ainsi, toucher à l'interdit, caresser la perversion, embrasser la tentation, et s'enivrer d'obscurité, sont des actes inhérents à l'expression « de toute la vérité rien que la vérité ». C'est en lisant Rabelais, Céline ou même Marcel Proust que l'on apprend à ouvrir les entrailles de l'écriture. Merci encore Léo. Cordialement, F. Étienne. Une lune de marbre abrite en sa blancheur Les suaves désirs d'un éternel pécheur.
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