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Comme passe le temps au bout d’un serpentin

Ainsi jaillit du cœur ce cri de solitude

Qui mouille à sa salive avec mansuétude

Les derniers mots écrits par un triste pantin.

 

De sa gorge serrée à l’étau du destin

S’échappe le sanglot de son ingratitude

Et dépeçant la nuit en grande turpitude

Le lâche se souvient de son dernier festin.

 

Des flammes de chagrin prises dans la détresse

Usent à leur ivoire une heure de l’ivresse

Où plonge pour toujours un silence de fer.

 

Or que tremble la lèvre ou que s’ouvre la fosse

Qu’importe le cocher qui conduit le carrosse

Puisque le repentir n’entre pas en enfer ?

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Braises de glaise@2015


Publié le 28/07/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 29/07/2024
Et la sentence semble irrévocable. Tu es très habile pour décrire les âmes malmenées qui en deviennent bouleversantes et magnifiées par ta poésie. Lorsque plus rien n'a de prise sur les destinées, ce sont les mots qui consacrent les derniers sacrements. J'ai énormément aimé l'image implacable de cet "étau du destin" qui ne laisse aucune chance de se dérober. A plus tard très cher Francis Etienne.
Publié le 30/07/2024
Mon cher Léo, je te l'ai déjà dit, je crois, grâce aux mots et par leur pouvoir j'ai pu pénétrer des mondes durs, qu'on ne traverse pas sans se déchirer la peau. Cette connaissance est aussi ce qu'exige l'approfondissement de la poésie. Les derniers sacrements, autrefois qu'on appelait le viatique, se prennent sur la frontière entre la vie, la souffrance, et la mort. Cueillir les images qui permettent de faire comprendre, de faire ressentir, et d'illustrer ces déchirements extrêmement douloureux de la poésie, est ensanglantant. Pour la plupart d'entre nous nous nous ne veulent pas aller jusqu'à cette frontière et pourtant il faudra la traverser. Grâce à la puissance des mots on peut flirter à la frontière. La légende raconte que Marcel Proust aurait approché cette frontière volontairement, avec le risque d'affaiblir son corps. On trouve chez lui cette torture que son les combats de la volonté contre les instincts, les luttes absolument pour garder la vie, qu'il a magnifiquement retrouvées à travers sa recherche et sa technique. Merci Léo pour me dire « très habile », cela construit en moi une certitude : la poésie sera toujours, alors je la soigne… merci encore de tout cœur Léo. Cordialement, F. Étienne. Quelques lambeaux de mots jonchés de caramel Invitent les soldats à pleurer au Carmel..
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