Une hirondelle bâille au bord d’un toit fragile

Et d’une aile de soie elle touche le ciel

Qui roule son regard dans un bonbon au miel

En versant du soleil sur ses plumes d’argile.

 

Des larmes de rosée ourlent son vol agile

D’un trait de crayon noir qui trace un arc-en-ciel

Par-dessus un clocher au cou de gratte-ciel

Dont les dents en ardoise annoncent l’évangile.

 

De la pointe du doigt au bout de l’horizon

Elle enflamme l’air pur de son frêle tison

Comme une fée en noir jouant de sa baguette.

 

Et quand s’évanouit le charme de son art

Elle quitte la rue en longeant un rempart

Qui lui sert de tremplin pour une pirouette.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2015

 

 

 

 

 


Publié le 04/05/2025 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 04/05/2025
Un sacré vol que celui de l’hirondelle qui voyage et reste fidèle aux lieux qu’elle s’est choisie pour la vie. Une fidélité de haut vol comme l’est la maîtrise de ta poésie qui ne souffre jamais d’aucun défaut à mes yeux. J’aime bien le gratte-ciel qui accentue l’altitude, et beaucoup aussi la baguette pour marquer la féérie et je dirais même qu’elle pourrait être baguette du chef d’orchestre que tu es à manier tous ces éléments de façon simultanée, et me revient en tête ce long métrage de Disney Fantasia, à ce propos, as-tu l’impression de toujours maîtriser ta poésie ou te semble t’il que c’est elle qui s’empare parfois de la baguette du maestro pour te mener par le bout du nez de son esprit libre et créatif ?
Publié le 04/05/2025
Merci Leo ton commentaire qui encore une fois me ravit et me touche profondément. Tu soulèves des questions qui sont très intéressantes mais aussi ton analyse du texte accompage ma pensée. Oui chef d'orchestre je le suis et je suis tyrannique. J'aime à brasser le sable des mots, des tombereaux de sable. ll arrive que je doute de tel ou tel tempo du texte mais jamais je ne me trompe dans la décision à prendre. Frapper juste une fois et c'est fait. Et non, la poésie ne me mène pas par le bout du nez comme dans Fantasia le balais magique Ce qui assujettit mon âme ce sont mes sens en constante alerte. Alors je pourrais dire que je suis très prudent avec ma matière poétique. On goutte vite au fruit défendu. Mes mains sont celles d'un potier pas celles d'un marbrier. Je façonne quand je touche mais mes oeuvres m'indifèrent au point que je ne les lis pas Ai-je satisfait un peu de ta curiosité ? Merci encore pour ce si beau commentaire. A bientôt Léo,,à plus tard. Cordialement, Francis Etienne. Perdu dans la forêt où poussent les étoiles L'enfant marche tremblant sous des soupirs de voiles
Publié le 05/05/2025
Je découvre une nouvelle facette de ton rapport à l’écriture, je ne pensais pas qu’ils n’avaient plus grâce à tes yeux, heureusement ils en trouvent à nos yeux.
Publié le 06/05/2025
Cher Léo, Comme j’aimerais te persuader du contraire ! Cette facette inconnue de toi de mon écriture, c’est l’extrême souffrance de les froisser, de les salir, de les casser. Parfois, comme dans ce commentaire, je perds la force et je les accuse, parce qu’ils me hantent et me délecte. Combien voudrais-je que tu me pardonnes ce moment de reproches ? Merci, Léo, (j’écoute la messe en si diffusée sur France Musique) Bonne nuit. Cordialement Francis Etienne
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