Un arlequin brodé sur un coin de rideau

Passe à travers le temps comme un souffle de verre

Que le soleil emplit d’un grand coup de tonnerre

Pour donner aux enfants un éclair en cadeau.

 

Sur le frêle ponton d’un éternel radeau

Des chevaliers de bois la main au cimeterre

Bravent de leurs deux bras les monstres de la terre

Qui rugissent enchaînés sous un puissant fardeau.

 

Des libellules d’or frôlent de leur dentelle

Le toit gris d’une tour où toute sentinelle

Chasse de ses deux pieds une chauve-souris.

 

Puis la ronde des mots tourne autour de la lune

Traçant des serpentins de tous les coloris

Que les anges rieurs plongent dans la lagune.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2015

 


Publié le 01/05/2025 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 02/05/2025
Ces mots qui illustrent et donne vie aux épopées épiques les plus singulières, que ce soit celle de l’arlequin qui traverse les âges et les arts, les chevaliers qui livraient combat, ou encore cette libellule dans son environnement et sa survie. Les mots dansent et peuvent se réjouir d’être si importants pour ne jamais oublier et montrer en détail ce que l’on peut contempler au gré des destinées. Merci Francis Etienne.
Publié le 02/05/2025
Merci Léo pour ce magnifique commentaire qui encore une fois me conduit dans la plus douce des contemplations. Merci aussi pour avoir compris les merveilleuses images ou plutôt les images du merveilleux qui font apparaître cette cascade d'univers si différents; celui d'arlequin bien sûr, et c'est Venise qui danse derrière ce fantôme, ou bien celui de ces chevaliers avec leur cimeterre en bois qui chassaient, devant nous, pendant les merveilleuses après midi passées à jouer aux chevaliers, conquérants d'un monde infini, dont les limites n'existaient pas pour nous, puisque le temps pour l'enfant c'est un courant d'eau rafraichissant. Presque tout le monde recherche le plaisir, moi, c'est l'ombre du plaisir que je recherche. Mon écriture me hante et me remplit d'une jouissance de tous les plaisirs de tous les sens. Ma poésie est ma chair, mon âme et mon tombeau. Il n'y a pas un mot qui ne porte pas cette inflammation d'un cœur léger. Etant toujours d'un extrême foisonnement d'élégance, j'hypnotise comme le serpent, et c'est bien là le danger. Ecrire c'est déjà soumettre. Comme je suis sérieux aujourd'hui ! Pardonne-moi. Merci Léo pour magnifier mon étrange monde... Cordialement, Francis Étienne . Au bord d'un bruit fuyant sur des feuilles de menthe, On découvre le monde et sa loi véhémente.
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