L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

La famélique moire attachée au dédain

Des cours de marbre rose et des grains de grenade

Chasse les papillons qui vont en promenade

Vers des buissons d’épine au fin fond du jardin.

 

Une faux affûtée au fil incarnadin

D’un fusil de silex au creux d’une tornade

Tranche les masques noirs d’une pantalonnade

Parfumée en secret d’un brin de lavandin.

 

C’est l’aurore d’un temps où déjà se dilue

La couleur d’un soleil qui soudain vermoulue

Se fond dans le matin comme peau de chagrin.

 

Puis des aigles de fer sous leurs ailes de nacre

Arrachent en volant le dernier simulacre

D’un jugement divin au bruit d’un tambourin.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist @2024

 


Publié le 02/06/2024 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 03/06/2024
Le jugement céleste à l'oeuvre et je ne peux m'empêcher une nouvelle fois de penser à Venise à l'évocation des masques sur le rythme d'un tambourin. Je trouve que l'aigle est particulièrement bien choisi pour arracher un dernier simulacre (l'image m'a vraiment conquis, merci beaucoup).
Publié le 04/06/2024
Cher Léo, merci encore une fois pour ton magnifique commentaire et les liens que tu tisses avec Venise, liens qui sont toujours sous-jacents dans mon écriture. Il est curieux de voir que cette ville me fascine à ce point, par je ne sais quel ensorcellement, mais je pense qu'effectivement le poids de l'esthétisme de cette ville influence ma façon d'écrire. Je l'ai déjà dit c'est une ville dans laquelle se superposent l'architecture, la musique, la littérature, l'histoire de l'orient, le pouvoir, le libertinage au bon sens du terme, l'irréalité de la lumière, ce labyrinthe de canaux où toute raison se perd, et désormais, cette âme de cimetière, que le dix-neuvième siècle à cultiver à travers les grands écrivains romantiques anglais Byron, Wilkie Collins, Charles Swinburn ou les préraphaélites comme Rosetti . Ce mélange de beauté et de philosophie, de licence et de rigidité, cette image mignarde de la vie, cette puissance d'un pouvoir entièrement dévoué à l'art et à l'esthétisme sont autant d'éléments qui me troublent. C'est peut-être pour cela que l'image « d'un dernier simulacre", t'as conquise. En tout cas je te remercie de tout cœur pour avoir avec autant de sensibilité sue faire émerger de ce texte le courant le plus profond. Merci encore de tout cœur. Cordialement, F. Étienne. Des lambeaux de lumière incrustés dans de l'or Pavoisent aux balcons de la mer qui s'endort.
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