Les mots sont des tiroirs où s’écaille la laque

Qui recouvre nos peaux d’un reflet opalin

Puisque sous leurs fermoirs une nasse de lin

Brode nos souvenirs d’une lumière opaque.

 

La margelle d’un astre encercle d’une flaque

Un souffle appesanti du poids d’un esterlin

Pour que meure le soir au bras d’un gibelin

Que nous laissons errer sur le fil d’un abaque.

 

Nos âmes par hasard éludent des rebus

Qui effacent le temps dont le premier abus

Comble tous nos regrets d’un plaisir de mémoire.

 

Les mots sont des miroirs qui cachent nos douleurs

Et vident des parfums sur nos bouquets de fleurs

Qui fanent sous nos doigts feuilletant leur grimoire


Publié le 04/04/2025 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 05/04/2025
J’ai été cueilli d’emblée par ces mots qui sont des tiroirs car c’est bien ainsi que je me les représente également sans n’avoir jamais formalisé cette idée, ce que tu me permets de faire par ce poème qui l’illustre si bien. Les mots coulissent, se chargent de significations, d’émotions que nous leurs conférons, ils peuvent être vides lorsque l’âme l’est, et pleins de tout ce que l’on a dans et sur le coeur. Et il y a l’âme, la mémoire, la douleur qui s’illustrent dans ton poème avec beaucoup de sensibilité. Merci de ce nouveau beau partage Francis Etienne.
Connectez-vous pour répondre