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A Léo,

avec toute ma gratitude,

Quand rougit le soleil sous une peau de nacre

Les arbres de la nuit surgissent des forêts

Pour boire la fraîcheur des tous premiers secrets

Du jour qui lentement s’avance vers son sacre.

 

Une mèche de ciel comme un bonnet de diacre

Flotte sur le ressac de frêles mascarets

Qu’un fleuve de mots purs aux rivages clairets

Portent jusqu’à bâbord d’une riche polacre.

 

Des palmes et des mâts mêlant l’infinité

Aux boisseaux de silence empli d’éternité

Percent les voiles d’or et la soie amarante.

 

Or des parfums de jade incrustés de chardon

Brûlent sur les autels dont la beauté mourante

Consume l’univers sans le moindre pardon.

 

FRancis Etienne Sicard Lundquist


Publié le 14/04/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 16/04/2024
Lorsque la beauté étincelante devient chancelante jusqu'à s'éteindre.... il y a beaucoup d'émotion comme toujours dans tes poèmes. Il y a la flamboyante et la toute puissance de la vie et derrière toutes les failles et la fragilité de ce qui peut disparaître à tout jamais et à tout moment. La poésie n'est jamais aussi belle que lorsqu'elle consacre la beauté de l'éphémère... merci Francis Etienne.
Publié le 16/04/2024
Merci Léo ! un magnifique et profond commentaire qui définit à merveille cet art de l'instant et de l'éternité, qu'est la poésie. Et quelle extreme finesse d'alanyse, ta remarque sur le passage de l'étincelant au chancelant Oui tu me révèles à moi-meme: je suis ce chasseur d'instants qui cueille des bulles de savon. La légèreté des mots ressemblent parfois à des bulles de savon. En somme mon art poétique pourrait se résumer ainsi: crever des bulles de savon. Merci encore de tout cœur, Un chasseur de bulles n'a pas besoin de filet comme un chasseur de papillons, mais il lui faut des souffles et l'eau d'une étoile. Très cordialement; F.Etienne
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