Des épines de cendre où se loge le miel
Poussent comme des fleurs au cœur d’une rivière
Cousue au bord d’un bois sous un cuir de Bavière
Que des crochets de fer fixent au creux du ciel.
Le souvenir mourant d’un immense arc-en-ciel
S’évapore en silence au flot d’une bannière
Dont la flamme sacrée ourle de sa crinière
Le reste d’un chagrin qui se vide de fiel.
Pourquoi regarder l’aube et sa robe de nacre
Si les mots du poète offrent le simulacre
D’une vie échouée aux lèvres d’un baiser ?
Est-ce déjà le tour du verbe sans rivage
De la page sans marge et de l’art de glaiser
Chaque souffle de l’encre aux bouches d’un nuage ?
Francis Etienne Sicard Lundquist
Feuillets d'argent @2015