L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

 

La poésie est l’art de gribouiller l’enfance

Sur le velours fané d’un morceau de buvard

Que des taches de sang réveillant le brouillard

Embellissent d’une ombre aux contours de la France.

 

Des rubans suspendus en travers de la chance

Flottent comme des trous le long d’un boulevard

Où des masques de boue au rire peu bavard

Enlacent les passants d’un frileux pas de danse.

 

Ce sont des parfums crus et des monceaux d’or pur

Qui gonflent le corail des murailles d’azur

Dont les reflets de cire avalent chaque vague.

 

Et si sur les cahiers recouverts de cristal,

Le nom d’un grand poète est percé d’une dague

C’est que dans les greniers règne un sommeil fatal.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Feuillets d'argent @2015

 


Publié le 11/06/2024 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 12/06/2024
“La poésie est l’art de gribouiller l’enfance”, j’aime énormément ce renversement qui offre dès ses premiers mots un magnifique voyage en arrière, insouciant et tonitruant comme peuvent l’être les de la vicissitudes de la vie, jusqu’au dernier sommeil. Vivre et contempler avec des yeux de poètes pour ne pas en perdre une miette et ne rien regretter. Nouveau grand merci Francis Etienne.
Publié le 14/06/2024
Cher Léo, c'est moi qui dois te dire un grand merci ! Oui la poésie est l'art de gribouiller l'enfance, on n'y retrouve cette extraordinaire faculté de s'émerveiller devant le monde que l'on découvre. Un enfant joue avec une feuille ou un cailloux sans même en reconnaître l'identité. L'objet devient uniquement un support à son imagination, qui a cet âge, ne peut rien concevoir qui ne sorte de son imagination, car la découverte et la connaissance du monde vient assez tardivement dans l'évolution de sa personnalité. Et curieusement, plus il grandit, plus il choisit la connaissance à l'imagination. Or la poésie, comme peut-être beaucoup d'autres formes d'art, est un des rares moyens de retrouver le plaisir de l'imagination de nos enfances. Alors, comme tu le dis très bien : « vivre et contempler avec les yeux de poète pour ne pas perdre une miette » . Comme je suis très heureux de partager, en particulier avec toi, c luxe de la vie, car tu es instinctivement un enfant qui joue avec les mots, comme on peut jouer avec des cubes, des mécanos, ou des lego ! Merci encore une fois Léo. Cordialement, F Étienne. Un ange au paradis joue à saute-mouton Sur un nuage assis sur un bout de coton.
Connectez-vous pour répondre