Björn Andrésen

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Björn Andrésen

 

 

(1955 – 2025)

Tadzio dans « Mort à Venise » de Luchino Visconti

 

Un autre de ma génération s’en va.

Le train poursuit sa route,

inlassable,

et les wagons se vident,

puis se remplissent,

comme une clepsydre renversée.

 

Certains ne laissent rien de leur passage,

d’autres un peu,

d’autres beaucoup.

 

Mais tous, peu à peu,

se dissolvent dans l’oubli,

au rythme régulier des roues sur les rails,

tandis que le train file

vers d’autres gares,

d’autres vies,

et que tout cela,

même nos éternités rêvées,

ne dure que quelques secondes

du temps sidéral.

 

(En hommage à Björn Andrésen, symbole d’une beauté fragile et éphémère,

comme une étoile filante passée dans le ciel du cinéma.)

 


Publié le 29/10/2025 / 11 lectures
Commentaires
Publié le 29/10/2025
Un hommage magnifique à Björn Andrésen, qui capture la fragilité de la beauté et le passage inexorable du temps. J'aime particulièrement les métaphores puissantes, comme celles du train et la clepsydre. Merci sincèrement pour ce partage :)
Publié le 29/10/2025
Et oui, il s’en est allé à son tour et je me suis promis que d’ici cette fin de semaine je regarderai Mort à Venise que je n’ai jamais vu. Merci Mich de m’y encourager par ton très beau texte.
Publié le 30/10/2025
Merci Léo, C’est une excellente idée de voir ce chef-d’œuvre de Visconti. La musique de Gustav Mahler, tirée de sa Cinquième Symphonie, l’Adagietto, ce mouvement lent aux violons qui pleurent y déploie une puissance bouleversante et confère au film une beauté presque funèbre. Les violons y seront encore plus émouvants, maintenant que l’on sait… D’ailleurs je te conseille aussi d’écouter Catherine Ringer, elle a une très belle chanson sur cet Adagietto Le titre est tout simplement « Malher » Une rare beauté !
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