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Des pelotes de neige aux fils colorés d’ambre

Nourrissent le soleil d’un nuage orangé

Que des bouches en feu ont déjà mélangé

A la pâle splendeur d’un parfum de gingembre.

 

Des capes de brocard et des robes de chambre

Frissonnant sous le poids d’un désir effrangé

Par les ronces de chair d’un plaisir engrangé

Glissent comme la pluie en plein mois de septembre.

 

Des fruits gonflés de sève et des feuilles de peau

Touchent de leurs doigts d’or les rides d’un drapeau

Qui traverse le vent d’une aveugle enjambée.

 

Mais au premier regard d’une lune en satin

Le souffle de la nuit cache un sournois pantin

Sous un rocher d’ivoire où fuse une flambée.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Braises de glaise @2015


Publié le 13/09/2024 / 1 lecture
Commentaires
Publié le 13/09/2024
Les sens en émois dans ton très beau poème. Les couleurs se mêlent aux frissons et les doigts d'or caressent les rimes, le tout dissipé par le souffle poétique. Tout passe si vite, presqu'un mirage, à la différence que les mots permettent de vivre et revivre ce mirage, qui n'en est finalement plus un grâce aux mots éternels. Merci du partage Francis.
Publié le 13/09/2024
Cher Léo, merci encore une fois pour ce commentaire qui souligne si bien la légèreté let a fragilité exprimée dans ce texte. Il est parfois difficile de composer avec ces éléments aussi particuliers que sont les sens, les sensations, et l'expression du désir de la chair. Pour obtenir ce relief il faut bien entendu utiliser des images faisant appel à tous les sens mais aussi des images faisant appel au désir, et celles-ci, sont beaucoup plus difficiles à trouver. Qu'est-ce que le désir exactement et comment exprimer la pulsion ? Le désir en poésie consiste uniquement à la jouissance d'une vision, ce que l'on retrouve aussi dans la nature et dans la réalité. Et pour jouir d'une vision il faut exagérer la richesse de chaque détail. Il est absolument interdit de faire appel de la crudité. J'ai longuement travaillé dans d'autres registres l' approche de la sensualité, de l'érotisme, jusqu'à la vulgarité. Il est nécessaire de longer les frontières de l'inacceptable pourront comprendre la puissance de nos sens. Encore une fois je vais faire référence à Marcel Proust qui lui aussi est allé, physiquement, à la rencontre de ses propres désirs. Ce qu'il en traduit dans son œuvre est très différent de la réalité et il en tire des conclusions, si j'ose dire, littéraires étonnantes. Je reprendrai ce mot de Casanova qui traduit bien notre relation à la sensualité et plus, ce mot qui me paraît résumer tout ce qu'un être humain peut attendre de ses sens : « J'ai toujours été, dit-il, l'esclave de mes sens. » Et la question qu'il pose est celle que la christianité a reprise, cette christianité qui est le moule de notre société, : « s'abstenir de la chair. » Or ce défit définit souvent au-delà de nos forces, mais même si notre faiblesse nous accable, il n'est pas à douter que nous puissions compter sur la miséricorde de Dieu. Merci encore cher Léo pour tes commentaires si riches et si enrichissants. À plus tard, F. Étienne. Par un trou de serrure éventant un secret Passe un rayon de lune au silence discret.
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