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Il flotte au bord du lac une ombre de safran

Dont le voile bleuté sous le poids du rivage

Ensemence l’été d’un ruisselant plumage

Que caresse d’un doigt le souffle du joran.

 

Echappé de la mer le cri d’un cormoran

Traverse la vallée où se terre une cage

Qu’un pêcheur de couleurs affuble d’une image

Dérobant la magie aux chiffres d’un cadran.

 

Près du port ensablé dans un repli de vague

Qui court de la rivière aux flancs d’une madrague  

Un boisseau de silence ébouillante la lune.

 

Puis le rêve s’apaise aux onguents d’un sorcier

Apparu dans la nuit sous un habit princier

Comme le roi de cœur dans un jeu de fortune.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Braises de glaise  @2015


Publié le 19/07/2024 / 2 lectures
Commentaires
Publié le 20/07/2024
A dos de Joran la chevauchée poétique est magnifique, on flotte sans discontinuer en suivant les cours d'eau, du large vers le coeur des terres. J'aime énormément cet alliage air-eau qui semble insaisissable, libre comme les âmes qui tutoient le bonheur, inaltérables comme le temps qui polie les plus belles oeuvres... Et si tout n'est qu'illusion et sorcellerie, alors perdons nous en ce songe éternel.
Publié le 21/07/2024
Cher Léo, merci encore pour te perdre dans ce songe éternel. Dans la métamorphose de l'univers, ce qui me paraît le plus beau c'est le passage d'une forme à une autre comme de l'eau à la terre, ou de l'eau en nuage, ou de l'eau en larmes, car en effet ces passages qui comme tu le dis si bien sont « insaisissables» comportent plus de vie que l'eau elle-même ou que la terre. Il me semble que la description de ces passages, je devrais plutôt dire l'évocation de ces passages, et plus emplie de beauté, de force, de matière en quelque sorte. Il n'est pas facile de comprendre pourquoi le poète peut être fasciné par cette métamorphose, mais toi, poète toi-même, immédiatement tu en connais la beauté, la puissance, et l'infini bonheur. Car qu'est-ce le bonheur sinon « Ce songe éternel ». Merci encore une fois Léo pour ce don que tu m'offres à chacun tes commentaires. Cordialement F. Étienne. Une langue de feu dans un mot de louange touche chacun de nous d'une caresse d'ange;
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