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Portant sous son manteau le livre de la mort

Le philosophe avance au cœur du sanctuaire

Comme un pèlerin nu devant le Saint Suaire

Le regard foudroyé par un éclat du sort.

 

Une voile brûlée aux amarres du port

Entoure de son lin l’âme d’un belluaire

Dont la foi finira dans le seul ossuaire

Où se mêlent les mots et la loi du plus fort.

 

De riches baldaquins recouverts de dentelle

Abritent des enfants que des bouts de chandelle

Cuivrent à leurs frissons d’un reflet de vitrail.

 

C’est là que nous irons au soir de notre vie

Nous endormir longtemps car malgré l’exuvie

Le mystère du corps éloigne du bercail.

 

Francis Etienne SIcard Lundquist

Braises de Glaise @2015


Publié le 08/09/2024 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 10/09/2024
De passage, entre réalité et illusion, entre conscience et rêves, entre vie et mort. Qu'importe le statut ou l'âme, lorsque le corps tire sa révérence, il a toujours le dernier mot. Ton poème exprime parfaitement bien, de façon sentencieuse, cette inéluctable fin, où même les vers ne peuvent que se coucher du côté de la mort.
Publié le 12/09/2024
Cher Léo, encore une fois merci pour cette belle analyse du texte et ton expression concise de sa pensée. Mais texte souvent semble décrire des situations de désespoir, des cauchemars que nous faisons tous avec la conscience, dans l'attente d'une dégradation, j'irai jusqu'à dire dans l'attente de destruction de nos corps. Ils sont toutefois ces corps le support de nos pensées; de nos âmes, de nos sentiments, de nos espoirs, et bien entendu la source de notre bonheur. C'est pour cela que nous essayons de les conserver le plus longtemps par toutes sortes de moyens. C'est pour cela aussi que nous vivons pleinement nos vies en ayant la volonté de garder vivant le plus longtemps possible notre identité, notre être, notre place dans ce monde. Mais en même temps nous contemplons la vanité de l'existence ou « même les vers se couchent du côté de la mort. » Quelquefois je contemple ces théories audacieuses qui décrivent dans l'univers des trous noirs, des explosions de galaxies, des naissances d'étoiles ou tout autre phénomène, qui semble échapper à la mort par une forme de transformation physique dont nous n'avons pas à notre niveau humain conscience. Faut-il voir en elles une réalité qui est aussi en nous ? Je le crois. Merci cher Léo pour ces partages merveilleux à travers lesquels je tisse un peu la trame de mon écriture. Très cordialement et à très bientôt. Étienne. La pluie au bord du cœur je regarde la nuit dont la chair de vapeur entre mes doigts s'enfuit.
Publié le 13/09/2024
La vanité de l'existence, c'est tout à fait cela Francis, et l'on s'aperçoit que seuls les mots peuvent nous survivre pour des siècles et des siècles. La vanité nous ferait penser que les mots sont nos contenus, mais à la vérité se sont nos contenants...
Publié le 13/09/2024
Voilà cher Léo, encore une remarque de très grande qualité ! Et comme tu le dis les mots nous contiennent. Tu perçois toujours exactement le fond de ma pensée et même si parfois elle s'exprime d'une façon alambiquée, tu en suis les méandres avec la facilité de ta grande intelligence. Oui les mots sont des nacelles dans laquelle nous vivons et dont parfois nous caressons les parois langoureusement, comme si nous retrouverions un état prénatal. Je ne crois pas que les mots transportent l'esprit uniquement, et je suis persuadé qu'ils ont cette fonction que seule la poésie peut mettre en valeur et révéler. Merci encore pour ce magnifique commentaire et à plus tard. Un crayon de couleur dessine dans le ciel une image de cœur où plonge un arc-en-ciel.
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