L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

Quelques étoiles d’or au-dessus de la terre

Dansent comme du feu descendu d’un bougeoir

Le long d’un noir vitrail que des coups de grugeoir

Ont poli dans le sang d’un invisible verre.

 

Des masques à visage et des morceaux de pierre

Ignorant la splendeur d’un précieux drageoir

Brisent l’ordre ancien au creux d’un égrugeoir

Où se meurent les rois qui perdirent la guerre.

 

Des flammes en couleur et des jets de cristal

Percent l’obscurité de leurs cris de métal

Pour venir s’écraser au pied d’une tourelle.

 

Puis le jardin s’enfonce au cœur de la douleur

Dont les rides de soie et les brins de dentelle

Rappellent un destin dévoré par la peur.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Feuillets d'argent @2014

 

 

 


Publié le 16/06/2024 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 17/06/2024
Un poème mystérieux et sombre nourrit par un passé et une gloire déchue. Aucun château fort n’est imprenable là où le cœur des Hommes doute et s’en remet à ses peurs. C’est puissant.
Publié le 17/06/2024
Cher Léo, merci encore une fois pour ta sensibilité au texte et surtout pour l'analyse que tu en fais, qui encore une fois est magnifiquement ressentie. Le château fort tient une place particulière dans beaucoup d'univers et bien entendu dans le mien aussi. Il est à la fois le lieu du pouvoir et du luxe, de la puissance et du progrès et du rêve et de la souffrance. Par définition le château fort est un monde clos ou du moins qui se clôt devant un danger. Il se replie sur lui-même. Il ressemble assez aux Bernard Lhermitte dans l'océan nous régale du spectacle. Jeune, je passais tous les étés au bord de la mer dans le Languedoc et la plage était un terrain de jeu inouï non seulement pour la liberté du corps et de l'esprit qu'elle nous offrait mais aussi par le foisonnement de la vie que je découvrais à travers un masque en plongeant sous l'eau pour y découvrir de nombreuses créatures, étranges et mystérieuses, comme les crabes, les coquillages, et même les poissons qui m'entouraient de leur féerique beauté. Le Languedoc est aussi une région dans laquelle de nombreux châteaux médiévaux, souvent en ruine, attiser mon esprit de légendes que je lisais avidement dans ces textes qui parlaient des cathares, dés armées du roi, des châteaux forts qui tombaient ou des nobles qui versaient leur sang pour défendre leur bastion de paix. Il en reste de très nombreuses traces dans mon écriture. Aujourd'hui, je trouve que j'ai eu beaucoup de chance à pouvoir vivre cette enfance, dont aujourd'hui encore j'extrais de merveilleuses images. La peur et le doute sont aussi des sentiments de l'enfance, dont l'homme grandissant apprend à enfouir au plus profond de lui-même la réalité, peut-être au mépris de l'être qu'il a été, enfant. Cher Léo merci encore de tout cœur, deux lignes de toi font jaillir de moi un long paragraphe d'intimes souvenirs et d'interminables réflexions. Merci encore. Cordialement, F. Étienne « l'enchanteur » Une rose d'argent couverte de rosée Embrase le regard d'une murène osée.
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