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Le blé de la moisson posé sur la rocaille

Lentement se consume et doucement se fond

A l’aube renaissant d’un sommeil très profond

Où nagent les regards d’une riche broussaille.

 

Un papillon de sel qu’un écusson écaille

D’un reflet de lilas et d’un bout de chiffon

Frotte contre son corps un joli carafon

Rempli d’un sable d’or et d’un brin de ferraille.

 

On pousse sous un char des esclaves battus

Et l’on lance la lune en pâture aux fétus

D’un serpent de silence plié dans de la glace.

 

Puis on épuise l’âme aventurant son cou

Dans le lacet des mots tenus par le licou

D’une branche de feu dont sursoit la grimace.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist @2024


Publié le 31/05/2024 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 02/06/2024
Il y a mêlé dans cette représentation pessimiste, des symboles de perfidie comme peut l'être le serpent, de souffrance et d'oppression comme le sont les esclaves battus, et l'intransigeance de la rocaille pour accueillir le blé qui nourrit et illumine corps et esprits. Mais la poésie étant une source inaltérable d'espoir, on se dit que le beau n'est jamais bien loin pour retourner la table du destin.
Publié le 02/06/2024
Merci cher Léo pour me laisser encore une fois tes impressions autour de ce texte. Peut-être la sombre couleur de notre temps jette-t-elle une ombre sur l'écriture ? Le poète, comme l'aveugle, ressent parfois ce qu'on ne voit pas. Il n'explique pas la raison d'être, mais il expose seulement grâce à son outil poétique unique, des visions, comme des rêves, qui lui sont propres. Et comme dans tous les cauchemars, d'effroyables sensations de peur et d'impuissance se mettent en place sous sa plume. Bien sûr la poésie comme tu le dis est : « une source inaltérable d'espoir » car en découvrant le cauchemar, elle le fond sous des mots en dissolvant ainsi le sortilège, le mauvais sort et le désespoir. C'est un registre dans lequel parfois je m'enfonce, presque malgré moi, et dont la beauté souvent m'attire, comme celle d'une flamme ou du vide. Je crois déjà t'en avoir fait part, pour vraiment travailler l'écriture, il faut aussi se plonger dans des univers sombres, cruels, et déchirants. Le vocabulaire est différent, les images s'enroulent autour d'autres rouleaux, la musicalité approche la dissonance mais la cage qui renferme ces univers est toujours la poésie et en particulier le sonnet dont la rigidité ne laisse échapper aucun monstre. Cependant, je dois avouer que c'est un travail épuisant, parce qu'amer. Merci Léo encore une fois de tout mon cœur. Cordialement, F. Étienne. Sous un voile de brume une larme de cire Envahit l'horizon où le soleil soupire.
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