Le blé de la moisson posé sur la rocaille
Lentement se consume et doucement se fond
A l’aube renaissant d’un sommeil très profond
Où nagent les regards d’une riche broussaille.
Un papillon de sel qu’un écusson écaille
D’un reflet de lilas et d’un bout de chiffon
Frotte contre son corps un joli carafon
Rempli d’un sable d’or et d’un brin de ferraille.
On pousse sous un char des esclaves battus
Et l’on lance la lune en pâture aux fétus
D’un serpent de silence plié dans de la glace.
Puis on épuise l’âme aventurant son cou
Dans le lacet des mots tenus par le licou
D’une branche de feu dont sursoit la grimace.