L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

Un lys creuse la nuit de sa bouche pulpeuse

Et lisse ses longs cils au parfum d’un raisin

Qui s’endort paresseux sur un bout de basin

Coloré d’une pluie à la mine pompeuse.

 

Une cigale passe et remarque moqueuse

Les rayons d’un soleil minces comme un lusin

Tricoter des reflets sur un cèdre voisin

Dont les branches de sucre ambre l’or d’une yeuse.

 

La rouille envahit l’aube au bout d’un cerf-volant

Dont les rubans de feu d’un geste somnolant

Versent un peu d’étoile au bec d’une chandelle.

 

Cependant le silence éponge le cristal

D’une lune enlacée aux brumes de santal

Qui habille le temps d’une riche dentelle.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Feuillets d'argent @2015

 


Publié le 25/06/2024 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 26/06/2024
Un lys tout en séduction, des rayons tout en orfèvrerie, un cerf-volant maître de l’illusion donnent le meilleur d’eux-mêmes pour offrir au silence un épilogue de toute beauté. C’est cette succession d’images généreuses et savamment agencées qui nous propulsent dans ton coffre à mots-précieux.
Publié le 29/06/2024
Cher Léo, encore de magnifiques mots de ta part ! « Mon coffre à mon précieux » renferme de magnifiques pièces d'orfèvrerie et je suis si content que tu y puises, au fil de mes mots, à deux mains. La beauté se crée aussi par la préciosité des mots. J'ai eu dans ma vie l'occasion de voir de près belles pièces d'orfèvrerie extrêmement rares, qui m'ont toujours fasciné pour deux raisons : la préciosité et la valeur. Ce même privilège qu'ont certains mots est inestimable. Souvent ignorés il renferment des coutumes, des tissus, des métaux, des secrets, qu'il est magnifique de trahir en les incluant dans un poème. Les coffres s'ouvrent mais soudain on voit un ferronnier, on entend une musique, on saute dans le temps. Lorsqu'on compose un poème, tu le sais, on doit veiller à l'harmonie c'est-à-dire l'exacte balance entre le trop bruyant et le trop silencieux. Les mots parfois fanfaronnent fort ou chuchotent craintivement. Il faut donc leur imposer la place qu'ils doivent tenir dans le chœur des chanteurs, ni trop forts ni trop faibles. Ma technique poétique enfreint précisément ce principe mais elle reste dans l'harmonie. Voilà encore quelques confidences. Merci Léo encore de tout cœur, tes longs commentaires, je me répète, construisent un chemin en moi, sur lequel je t'invite continuer ta promenade. Cordialement, F. Étienne. L'éventail d'un vitrail s'ouvre dans le silence, Comme le bruit du vent sème l'or de l'enfance.
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