Les astres griffent l’or des dômes et des toits
Qui cachent sous leurs flots une vague d’écume
D’où parfois goutte en vain à l’encre d’une plume
Le monde souterrain de très lointains détroits.
 
Salamine s’enfonce au cœur de ses exploits
Et rugissant la nuit d’une aride amertume
Trompe ses ennemis d’une gloire posthume
Dont les serpents de bronze ont racheté les droits.
 
Des masques de papier sur leur visage d’ombre
Les écrivains courtois parlent d’un temps qui sombre
Dans la mer arrachée aux larmes du devin.
 
Ecrire en monnayant la parole d’un ange
Détruit la vérité de l’ouvrage divin
Et c’est pourquoi se meurt le fruit de la vendange.

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre@2014


Publié le 23/03/2025 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 23/03/2025
Une invitation au voyage efficace puisque je viens de découvrir Salamine, mais aussi une immersion dans le tumulte qui semble se préparer, avec le doute et la quête de sens pour terreau. J’ai en tête l’expression et association balsacienne « grandeur et décadence » qui m’est venu à l’esprit après lecture de ton poème. Un sensible et émouvant vent de nostalgie semble avoir soufflé dans ta belle et sensible créativité. A plus tard Francis Etienne.
Publié le 24/03/2025
Cher Léo, merci pour ce commentaire et ton émerveillement à voyager à travers mes mots. Oui Salamine est une rade du Péloponnèse, dans laquelle j'ai mouillé à bord d'un yacht sur lequel je travaillais. Lorsqu'on traverse la Grèce, et en particulier les Cyclades, chaque port, chaque crique, chaque plage est chargé de l'histoire et de la mythologie. J'y ai retrouvé devant moi les noms de ces lieux, qui ponctuaient les versions grecques de mon enfance. C'est toujours un émerveillement de se retrouver face a ces lieux la, parce qu'ils ont pris racine en toi depuis des années. Et Salamine est un des endroits où l'histoire grecque pour ne pas dire l'histoire du monde a changé de cours. C'est ainsi que de Delos à Ithaque, on passe par Salamine, Corinthe, ou Delphes. J'ai eu la chance de pouvoir visiter ces lieux sans aucun touriste, si j'ose dire, à huis clos. À Delphes dans la forêt de chênes, je me suis promené, et j'ai trouvé l'entrée des enfers, par où Orphée a pénétré le monde des morts. Bien entendu, ce sont les pages de Pindare, Thucydide ou d'Hérodote que je lisais sous mes pas. Les mots, en grec aussi, ont un pouvoir, celui de nous envoûter du mystère de la poésie. Peut-être que jouer avec des cailloux est plus important que de lire beaucoup de livres. Merci encore pour ce commentaire, mon cher Léo. Il réchauffe mon cœur et attise mon âme. À plus tard Léo, cordialement Francis Étienne. Le murmure du buis au bord de la colline Appelle les géants d'une langue câline.
Publié le 24/03/2025
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