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     Lili take another walk out of your fake world 

U-turn (Aaron)

 

Et Lili écoute Lili sent Lili perd le sens. Le fond du ciel clôt les iris dorés. Les ailes papillon. Lili aime la musique sans poids ni âge. Le rêve-crochet. Le flétri rendu doux. Et les lèvres signent un genre de lettres muettes. Un sourire aux doigts magiques. 

 

Lili imagine les gens pressés. 

Ils ralentissent, ils s'éclaircissent, ils flottent au regard des aiguilles noires.

 

Alors il fait son entrée. Pas rapide. Veste de costume. Basique. Il stoppe net. Il lève la tête et il cherche un numéro de quai sur l’écran. Il dépose 3 sec la valise. Il desserre la cravate. Un soupir. Il saisit - affairé, la valise. Demi-tour. 

Ellle quitte le tabac. Pas rapide. Jean. Pull oversize. Elle traîne la valise. Elle baisse la tête et elle range la visa. Une main passée sur le front. Un soupir. Elle prend le portable - dans la poche. Le débloque. Elle clique sur le billet. 

Entrechoc du il et du elle. Il contrôle la chute. Le face à face. Elle s’accroche au téléphone. 

 

Et Lili rit Lili murmure. 

Lili délivre les nez et les yeux. Le parfum remue, le parfum ondule. Dérange les cheveux.

 

La flèche n’a plus de limite. La pointe élime les fronts plissés. Aspire la foule. Rend exquis les soupirs. Et évoque l’arc. La danse du couple. La musique capiteuse. Les deux âmes qui flirtent. Vague effrontée. Éhontée. Courant l’air.  

 

Le jeune pianiste a posé les dernières notes. Il voit Lili. Lili d’un regard l’égaie. Et les doigts du jeune pianiste enhardi bondissent. Un air de comptine. La marelle pour Lili. Aux iris dorés - et les ailes de papillon encore se resserrent. 

 

Alors ... la jeune violoncelliste épouse légère le jeune pianiste.

 

Elle déboutonne le cardigan. Elle prend l’instrument. Et bien droite elle le tient. Les bras et les mains détendus. Il ôte la casquette. Il la jette au sol. Il s’assoit au bord du siège. La tête alignée sur les épaules. Posture épurée.

Les bruits des diapos. Souffle cosmique. Le duo. Goût inspiré. De la musique. Libre. Détachée. Il joue les possibles. Elle épure les écarts.  Ils entonnent les boucles. Les coïncidences. Ils allongent le son. Le nu.

La corde et la touche estompent un temps. Des troubles. Sensibilités mêlées. Amarelinha.

 

 À pieds joints. L’ode espère. Console. Déborde. Sans piège. 

 

Jeu de la Marelle. De la terre au ciel. Entre la chance et le puits, tu reviens. Et c'est fini... 

Quand Lili songe, c’est le forgeur qui rit.

 


Publié le 11/03/2022 / 1 lecture
Commentaires
Publié le 11/03/2022
MERCI, pour la légèreté, pour la musique, pour la marelle et l'enfance, pour le duo, pour le voyage. Avec ce texte j'ai dansé avec tes personnages, avec Lili, qui joue, qui sourit. (et merci de me faire taire un instant en e lisant: tellement plus agréable pour moi). Heureuse de te revoir ici Merci Ally
Publié le 11/03/2022
Tu as mis le doigt sur plusieurs thèmes du texte, et merci d'avoir dansé avec nous. J'en suis vraiment heureuse : il n’est pas facile de suivre Lili ! Heureuse aussi de pouvoir être un peu là :)
Publié le 11/03/2022
C'est une de tes marques de fabrique. Moi qui suis très rationnel, ça m'a posé des problèmes au début. Ça m'en pose encore mais de moins en moins. Il faut se laisser glisser sur tes vagues de mots et alors, c'est un parfum particulier, très personnel qui émane de ton sous-marin. ;-)
Publié le 11/03/2022
C’est beau ce que tu me dis là ! Un soupçon de déstructuration pour un grand besoin d’évasion :)
Publié le 11/03/2022
Je la trouve magnifique cette chanson d'Aaron et ton texte l'es tout autant. Le tourbillon de la vie qui renverse tout sur son passage, qui donne le luxe de pouvoir se soustraire au temps, un grain d'éternité qui sème l'inaltérable souvenir lorsque les plus belles années finissent par être derrière. Merci.
Publié le 15/03/2022
Je ne vais pas être très originale, mais ton commentaire est magnifique aussi. Si ce tourbillon de vie réchauffe un peu les cœurs, alors Allegoria virevolte ;)
Publié le 13/03/2022
Oh sublime ! J'aime la façon dont tu isoles les mots, comme pour leur redonner toute leur puissance. Ils deviennent à eux seuls, une image, une émotion. Ils se détachent soudainement de leur simplicité et nous empoignent. " À pieds joints. L’ode espère. Console. Déborde. Sans piège. ": c'est magnifique. Merci.
Publié le 15/03/2022
Merci vraiment beaucoup. Dire que les mots se détachent et vous empoignent, c’est un vrai bonheur ! Sans doute une des plus belles critiques qu’on puisse m'écrire :)
Publié le 20/03/2022
Je cherchais une respiration à mon dimanche matin matin. Quelque chose qui vienne couper l'enfer personnel que je vis ces derniers temps. Et j'ai suivi ta Lili, un peu fantasque, pas vraiment dans les cases, entre mélancolie, rire, gravité et futilité. Sûrement un double de toi. Merci ma chère amie pour se petit sourire.
Publié le 20/03/2022
ce petit sourire, et pas se. J'en perds mon français.
Publié le 26/03/2022
Je suis de tout cœur avec toi. T'envoie mille et un sourires.
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