Des lunes sans visage à la peau de chamois
Flottent dans de la cendre au cœur d’une écritoire
Dont les feuilles de lin recouvertes d’ivoire
Dérobent au soleil un frère siamois.
Chaque mot qui trahit la foule des émois
Mâche le grain salé d’un vœu expiatoire
Et comme un souvenir mangé par la mémoire
Crache sur le dernier des jours de chaque mois.
Perle à perle une flamme avale de la cire
Qui coule d’un bougeoir sur une tirelire
Regorgeant de regrets et de larmes d’encens.
A genoux devant Dieu l’ange aux ailes de plâtre
Egraine un chapelet d’une voix de bellâtre
Et clôt ainsi la nuit sans effrayer les sens.
Francis Etienne Sicard Lundquist
Soierie de marbre @2025