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La femme de ménage

De Freida McFadden

Chroniqué par Léo
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Après quelques lectures sérieuses, j’ai eu besoin d’une lecture distrayante et je me suis lancé dans la femme de ménage de Freida McFadden, écoulé en France à plus de 640  000 exemplaires (comme si le nombre d’exemplaires était un gage de crédibilité), et que la couverture réussie, un œil dans une serrure suggérait secrets et intrigue à la clé…

 

Une intrigue qui tient en quelques lignes : Millie en libération conditionnelle cherche à tout prix pour sa réinsertion un travail qui lui permette de rebondir et c’est ainsi qu’elle postule, chez les Winchester, un couple fortuné, Nina et Andy avec une fille Cecelia. Un travail qui paye bien et qui lui offre le logis dans une chambre de bonne dans les combles, quasiment insonorisé avec une fenêtre qui ne s’ouvre pas et une porte qui ne ferme… que de l’extérieur. Peu regardante du fait de sa condition urgente, Millie prend le poste et fait face très rapidement à des situations couvertes de malaises et de mystères, notamment concernant la maîtresse de maison, Nina, dont l’équilibre mental semble rapidement très préocupant…

 

Simple et efficace, et les deux premières pages (que chaque auteur se doit de réussir pour emporter rapidement l’adhésion du lecteur) sont bigrement efficaces.

 

Sur le plan du marketing, tout est vraiment impeccable et je comprends rapidement que le succès se soit répandu comme une traînée de poudre. Mais à la lecture, je dois avouer que je ne suis pas aussi dithyrambique que les statistiques populaires…

 

Tout d’abord, je trouve le livre mal écrit (ou mal traduit). Si les critiques vantent un style simple, je fais une différence entre simplicité et maladresse. D’emblée je coince sur des monologues intérieurs particulièrement indigents qui n’ont pour objet à mes yeux qu’à faire du remplissage : il se passe un fait et la narratrice se le repasse immédiatement en analyse intérieure en long, en large et en travers avec ce qui se veut être un trait d’esprit ou de caractère du personnage. Parfois gênant, c’est plus de la moitié du livre qui est à mes yeux écrit en mode ragot qu’elle partage à la cool avec sa copine la lectrice confidente, qui n’est en soit que la simple répétition de ce qui est déjà narré… bien lourdingue à mes yeux donc, mais bon, ça fait vendre des pages.

 

Autres lourdeurs, les dialogues, soit truffées de monologues totalement inutiles qui les polluent comme dans cet exemple :

 

«— Eh bien… je commence, choisissant soigneusement mes mots. (Car en dépit des rejets à répétition, j’y crois encore.) J’ai grandi à Brooklyn. J’ai exercé beaucoup d’emplois de ménage, comme vous pouvez le voir sur mon CV. (Mon CV soigneusement adapté.) Et j’adore les enfants. Et aussi… (Je jette un coup d’œil à la ronde, à la recherche d’un jouet à mâcher pour chien ou d’une litière pour chat.) J’aime aussi les animaux de compagnie…? »

 

Ou soit sous forme de "pléonasme" comme dans ces deux exemples qui suivent juste après :

 

«_ Oui? Je tente.» ou « _ Absolument! Je confirme ».

 

Sans compter qu’il est très rare que sur un livre de 400 pages je n’aie pas recours à un dictionnaire, à minima sur un mot ou deux… rien dans ce livre n’est un motif de satisfaction à mes yeux pour enrichir mon vocabulaire, ni d’un quelconque apprentissage en quoi que ce soit s’il fallait être moins regardant. 

 

Un livre quelque peu indigent de mon point de vue, mais qui repose cependant sur un atout majeur, il faut l’avouer, qu’est l’habileté de l’intrigue et du plan de construction assez réussi, qui sauvent à mes yeux le livre du naufrage absolu (même si certains passages du dénouement de l’intrigue sont tout de même particulièrement gros, mais je ne spoilerais pas).

 

Une lecture distrayante dont on souhaite tout de même au fil des pages savoir comment tout cela va finir, et c’est ma foi le seul objectif escompté que j’avais en ouvrant ce livre ;  mais qui en revanche ne m’a pas convaincu de le relire plus tard, et encore moins de lire les deux autres livres qui suivent derrière.

 


Publié le 15/03/2025
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Publié le 08/04/2025
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