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Le bruit de la lumière et ses cordons d’albâtre

Froissent de leurs couleurs le silence endormi

Sur un lit de sanglots que le temps asservit

Aux griffes de la nuit qui ronronne dans l’âtre.

 

Des rubans de velours sertis d’un fil rougeâtre

Flottent nonchalamment presque à pas de fourmi

Sur une mer de marbre où le soleil gémit

 Affublé d’un turban au long reflet brunâtre.

 

Quelques perles de sang coulent le long des doigts

Et roulent dans le sable en un lent feu grégeois

Comme un filin d’or pur aux reflets de l’agate.

 

C’est déjà le retour des mots à l’abandon

Des fantômes en cire et du saut d’un pirate

Que la peur du destin empèse d’amidon.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2023


Publié le 21/04/2024 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 22/04/2024
Des perles de vies qui s’échouent sur les rives de l’errance… il me vient en tête cette toile de Salvador Dali : “la persistence de la mémoire”, chacun son temps maudit auquel la destinée devra bien s’incliner.
Publié le 23/04/2024
Cher Léo; la mention de Dali me ravit ! Merci ! La mémoire est notre coffre-fort à vie. Nous y enfermons nos trésors, nos précieuses images et les voix les plus ravissantes. Et lorsque nous ouvrons une mémoire, nous y trouvons un homme. Je suis, te l'ai-jei dit, un lecteur pétrifié de Giacomo Casanova, chevalier de Saint Gall. Ses mémoires (Histoire de ma vie) me rendent muet d'extase. Il est un des écrivains qui a polit mon marbre brut, l'autre bien sûr c'est Marcel Proust. Merci, Léo, ta chaleureuse parole me réchauffe l'âme. En passant par la nuit j'ai trouvé un chateau Où l'on fêtait le jour sous un grand chapiteau.
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