L’homme entier

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L’homme entier

 

On a reproché à ce Christ d’être trop doux, trop lisse, trop efféminé.

Comme si la beauté d’un homme devait forcément s’excuser.

Comme si la grâce était suspecte lorsqu’elle habite un corps masculin.

Ce que certains ont vu comme une provocation, j’y vois au contraire une évidence : l’homme n’est pas fait d’un seul bloc.

Il porte en lui sa force et sa fragilité, sa rudesse et sa tendresse, sa part d’ombre et sa part de lumière et aussi, qu’on le veuille ou non, une part de son opposé.

Ce Christ ne nie rien.

Il ne joue pas à être viril, il est entier.

Présent dans sa chair, dans son regard, dans sa vulnérabilité.

Et c’est peut-être cela qui dérange encore : un homme qui n’a pas peur de sa douceur.

Le machisme, lui, n’a jamais aimé la complexité.

Il préfère les frontières nettes, les rôles figés, les certitudes faciles.

Mais l’humain, comme le sacré, échappe toujours aux cases.

L’homme entier n’élève pas la voix.

Il se contente d’exister et le silence qu’il crée en dit long.

 


Publié le 23/12/2025 / 3 lectures
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