Plaine gazeuse, étendue fertile où je peux m'exprimer de mon sang tandis que l'horizon resserre ses baillons, tu nous enfermes tous mais nous vivons.Merci. « Ces roseaux ne plient pas ! Le vent souffle fort, il m'arrache la peau par petites parcelles, cependant que d'un autre côté, je la sens se recréer. Elle s'envole puis revient, refusant de quitter ces os qui n'ont qu’elle pour les couvrir. »
Il ne me restait que cette peau sur les os, mes yeux absents, laissaient place à la commune vision que tu nous prêtais, mais des yeux étaient dans l'eau, qui regardaient en cillant un ciel bas, en même temps que grise elle tremblait trop près du ciel pour ne pas regretter ses péchés. Le remords a posé, en surcharge à tes actes, le mot FAUTE et l’effroi domine sur tout un reste Pourquoi ?
Tu ne mourras pas, toi ! Laisse la peur à ceux qui ont besoin d'un jugement pour continuer à mourir. J'étais nu, plante parmi tant d'autres . Je n'avais pas honte, nous étions tous nus ! J'étais étrange. Je le savais.
Point de rose en ce lieu que celui du soleil sous le lac.
Point de bouée, nénuphar troué, percé et écoeuré.
Terre, fleurs.
Arbres, feuilles.
Nature hiérarchisée, que ne m'offres tu ton sein, afin que j'y plante le prolongement du bras, qui est mon sexe. Rien moins qu'aventure !
Enfanteras tu nature ? Gout de fruit défendu, amer quelquefois. Liqueur coule pour le plaisir. Enfants perdus sur un drap, projetés par millions au fond d'un cylindre qui va s’évasant, étouffés avant même d'avoir pu respirer, je ne vous méritais pas !. Taches visqueuses nous fûmes et restons. Je vis pour mourir.
Laissez-moi essayer d'entrevoir dans les rues, dans les champs, sous les dunes ce qui ne peut être saisi que dans ma pensée. Que je respire une première fois !
Tandis que les bruits variaient, que les gazouillis faisaient place à des silences entrecoupés de sanglots, que l'arbre mort chantait une dernière fois, à la veille de s'étendre, que la chouette entrouvrait ses paupières multiples et la chauve-souris cherchait une longueur d'onde, la lune à son dernier quart s'extirpait de la gangue céleste, tout doucement, comme si elle avait peur de s'y engloutir une nouvelle fois. Et, peu à peu, ma condition d'homme réapparaissait. Que devrais-je faire en ce lieu, moi pourriture sacrée, fruit d'une masturbation élaborée ?Ai-je le droit de proclamer mienne une nature qui n'appartient qu'à elle ? Puis-je, de mes membres inférieurs, m'appuyer sur une terre sans qu'elle s'uniformise ?
Alors, tête la première, je me précipitai en son centre !
Marcel nous a quitté le 29 avril 2020 et c’est avec l’accord de son épouse et avec le souvenir de tous ses amis que nous sommes très heureux et émus de continuer à faire connaître ses textes et son talent que vous retrouverez sur ce compte. N’hésitez pas à vous y abonner, à partager ses textes, et à laisser des commentaires pour faire perdurer ses textes et son souvenir.