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Poèmes, de Walt Whithman
À la brise du couchant

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Ah ! tu m’apportes quelque chose encore, chuchoteuse, invisible,

En ce jour fiévreux où, tard, tu entres par ma fenêtre, par ma porte,

Toi qui viens tout baigner, adoucir, qui viens rafraîchir, tendrement revivifier

L’homme vieux, solitaire, malade, débile, fondu de sueur que je suis ;

Toi qui contre moi te serres, qui m’enveloppes étroitement d’une étreinte ferme et cependant molle, tu es une compagne meilleure que la causerie, les livres ou l’art,

(Tu as, ô Nature ! vous avez, ô éléments ! un langage qui me va au cœur plus que tous les autres—et ceci en fait partie),

Si suave est ton goût primitif que j’aspire au dedans de moi—si doux tes doigts balsamiques sur mon visage et mes mains,

Toi, magique messagère, tu apportes des réconforts étranges à mon corps et à mon esprit,

(Les distances sont vaincues—d’occultes remèdes me pénètrent de la tête aux pieds),

Je sens, comme s’ils me touchaient, le ciel, les prairies vastes—je sens les grands lacs du Nord,

Je sens l’océan et la forêt—je sens en quelque sorte le globe lui-même glissant rapide dans l’espace ;

Toi, soufflée de lèvres chéries de moi, à présent disparues—peut-être d’une réserve sans fin, toi, que Dieu m’envoie,

(Car tu es spirituelle, Divine, surtout perçue par mon sens),

Ministre qui viens prononcer pour moi, ici et à cette heure, ce que les mots n’ont jamais pu dire et ne peuvent dire,

N’es-tu pas l’essence de l’universel concret ? le suprême raffinement de la Loi, de toute Harmonie des astres ?

N’as-tu pas une âme ? Ne puis-je te connaître, t’identifier ?

Publié le 01/11/2025 / 2 lectures
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